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Afghanistan: le malaise des officiers britanniques persiste


(B2)Le Commandant en chef britannique, Sir Jock Stirrup, vient de critiquer le possible transfert de soldats d'Irak en Afghanistan et de façon plus générale l'effort supplémentaire qui est demandé aux forces britanniques dans le pays. C'était ce week-end sur la BBC au "Andrew Marr Show".

Les soldats de sa Gracieuse majesté l'ouvrent... C'est le deuxième officier britannique de haut rang à exprimer des doutes sur la façon dont la guerre dans cette région est conduite par les Américains et l'Otan. Début octobre, le général de brigade Mark Carleton-Smith, commandant des forces britanniques de l'Alliance, avait considéré, dans une interview au Times, que l'Otan ne pouvait gagner cette guerre engagée il y a huit ans maintenant et que l'objectif devait être désormais de maintenir l'activité des rebelles à un niveau contrôlable par l'armée afghane. Et ce qu'expriment à haute voix les "grands chefs" est également très présent dans les autres grades de l'Army. Le 1er novembre, le major Sebastian Morley, chef d'un commando de forces d'élite britanniques (23 SAS) en Afghanistan démissionnait, après la mort de 4 de ses hommes (et femme), dénonçant l'insuffisance des équipements fournis aux militaires britanniques, responsable selon lui de la mort de plusieurs de ses soldats. "L'absence de véhicules blindés lourds",
expliquait-il dans le Daily Telegraph, est une attitude "au mieux désinvolte, au pire criminelle". Une démission loin d'être isolée. Puisqu'elle suivait les départs du Col. Stuart Tootal, du Brigadier Ed Butler et d'un officier commandant le 22e SAS

Des forces à la limite de la rupture. Confirmant à la BBC, ce week-end, que le pays va réduire de façon importante ses troupes en Irak, dès l'année prochaine, Sir Jock Stirrup s'est élevé contre l'idée de transférer tout simplement les troupes ainsi rendues disponibles en Afghanistan. Mettant en avant la "tension" que subissent les forces britanniques, il a expliqué "Ce
que nous faisons, nous pouvons le faire pour une courte période. Mais nous ne pouvons pas continuer de le faire, ad infinitum. Nous faisons plus que nos structures de ressources le permettent dans le long terme
." Et de continuer. "Il est essentiel de réduire le tempo opérationnel de nos forces armées. On ne peut donc pas, même si la situation l'exige, assurer un transfert "1 pour 1" en provenance de l'Irak vers l'Afghanistan."

La part injuste du fardeau britannique. Réagissant à la proposition du futur président américain Obama d'augmenter le nombre de militaires en Afghanistan, il a déclaré: "Je suis un peu nerveux, quand les gens utilisent le mot« augmentation » comme s'il s'agissait d'une sorte de panacée". Et de dénoncer le poids injuste du fardeau supporté par l'armée britannique : "Ce qui est clair, c'est que nous avons besoin de plus de forces militaires en Afghanistan. (Mais) ce qui est aussi clair, c'est que tout le monde doit faire sa part (de travail). Comme deuxième plus grand contributeur de troupes en Afghanistan, la première chose que nous disons est que nous ne voulons pas avoir à supporter une part injuste du fardeau".

NB: Le Royaume-Uni a actuellement 4100 hommes en Irak et 7800 en Afghanistan.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Une réflexion sur “Afghanistan: le malaise des officiers britanniques persiste

  • Jacques Canevet

    De laisser ces barbares gagner, cela me glace le sang!Mais je suis troublé par les démissions de chef SAS ! ne pas oublier les femmes , les petites filles qui n’ont pas le droit à l’éducation par l’école etc..

Commentaires fermés.

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