Nouvel incident contre une ONG, Msf a suspendu sa mission
(BRUXELLES2) Les Irlandais n'ont peut-être pas tout à fait tort en refusant de dégarnir le front de Goz Beida (lire : Les Irlandais rechignent à faire les gardes, Nash se fâche). Les incidents contre les ONGs continuent.... Témoin : l'attaque de vient de subir un dispensaire de Médecins sans frontières (MSF) à Kerfi, dans l'est du Tchad.
"Des dizaines de jeunes hommes ont mis à sac le dispensaire MSF et ont attaqué les personnes présentes sur les lieux. Ils ont détruit les meubles, la pharmacie et les salles de consultation" raconte l'organisation. "Les patients, y compris les enfants malnutris, ont dû fuir. Au cours de l'incident, plusieurs employés de MSF ont été sévèrement battus mais ne souffrent d'aucune blessure grave. Les actes de violence se sont étendus à d'autres quartiers du village et auraient blessé et causé la mort d'un nombre indéterminé de personnes. Bien que la raison de l'attaque demeure inconnue, il semble que les organisations non gouvernementales (ONG) soient intentionnellement visées." "Cet incident confirme à quel point l'aide humanitaire et les établissements de santé ne sont pas respectés." explique Karline Kleijer, la chef de mission MSF au Tchad.
Même si l'organisation ne veut pas commenter la présence d'Eufor, elle est en revanche plus critique sur "l'affichage humanitaire du dispositif militaire" que représente Eufor. Car sur le terrain, m'a confié un agent de façon informelle, "Eufor n'arrive pas remplir son mandat affiché de protection des populations déplacées et réfugiées du Darfour, il n'a pas enrayé les attaques contre les ONG".
En fait, MSF en tant qu'organisation humanitaire ne veut pas compromettre sa neutralité en étant escortée de soldats européens. Position que regrette le Lieutenant William Diepeveen, du contingent néerlandais, qui a résumé sur Radio Netherlands Worldwide l'ambiguité de cette position. "Nous ne pouvons assurer directement leur protection que s'ils le demandent. Or ils ne veulent pas. Alors la seule chose que nous pouvons faire, ce sont des patrouilles de nuit et une présence dans la ville, de Goz Beida par exemple et aux alentours. Mais cela ne suffit pas à prévenir les vols et les attaques".
(NGV)