B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages

Brève blog

La crise de la quarantaine du noyau dur ?

(B2) Trop souvent parmi certains responsables européens, même les plus perspicaces, revient une antienne. « L’Europe, à 27, ne fonctionne pas. Il va falloir passer à autre chose, créer un noyau dur… ».

A cela, trois remarques.

Tout d’abord, le rythme d’adoption des textes au Conseil de l’UE ne semble pas avoir vraiment fléchi, depuis l’élargissement, si l’on en croit les services du Conseil. Certes à 25 ou 27, le tour de table est plus long, les débats sont moins conviviaux et la table un peu plus grande fait qu’« on ne se voit pas vraiment ». Mais il y a un nombre important d’accords en première lecture avec le PE. Et si la « machine législative » est au ralenti, la cause est plutôt à chercher dans la politique actuelle de la Commission.

Ensuite, référendum après référendum, si on sent une fatigue européenne, des peuples comme des dirigeants, elle est bien dans les pays « du début », l’Europe des Neuf, en fait. C’est, d’abord, dans ces Etats que doit avoir lieu l’introspection, la réflexion pour rendre le projet européen plus visible et plus enthousiasmant.

Enfin, il faudrait nous expliquer pourquoi ce qui n’a pas été possible hier à 9 ou 15, serait possible demain ? Ne nous leurrons pas. S’il n’y a pas eu de noyau dur entre pays fondateurs, c’est qu’ils n’en voulaient pas. Point n’est besoin de reporter la faute sur les nouveaux venus. Ou alors il faut rétablir le mur de Berlin…

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

s2Member®