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Le Parlement demande un “nouveau contrat social” au Sommet européen

(B2) Trois ans après les deux « Non » français et néerlandais, le troisième « Non », celui des Irlandais, marque un incontestable changement de ton dans les rangs européens. Finie la confiance en soi et le sentiment qu’il faut continuer malgré tout. Aujourd’hui chacun semble convaincu qu’il « faut passer à autre chose ». Certes les 27 chefs d’Etat et de gouvernement, qui se réunissent pour leur traditionnel sommet trimestriel à Bruxelles, les 19 et 20 juin, vont insister pour continuer le processus de ratification du Traité de Lisbonne. Mais les 27 pourraient aussi, en termes choisis, expliquer leur « volonté d’agir », d’être plus sensible aux « préoccupations des citoyens ». (le mot devient très mode en ce moment).

Cette demande taraude le Parlement européen
. Les débats l’ont montré ces jours-ci. Le consensus semble désormais unanime, de droite à gauche pour se « remettre en cause » comme l’explique, prudemment, Joseph Daul, le français chef de groupe des Chrétiens-démocrates. « Il ne s‘agit pas d’accuser les uns et les autres. Mais on prend parfois  des décisions, trop vite, qui sont mal comprises ». Le leader du centre libéral et démocrate, Graham Watson va plus loin. « Le Traité, c’est important. Mais il faut ne pas oublier d’autres problèmes importants. (…) Même si l’Union européenne a créé une richesse, comme on n’a jamais connue, sa distribution reste aussi très inégale. Et si l’Union a facilité la circulation des biens et capitaux, et des services, elle fait pour le peuple et le peuple le ressent… » « Il faut un nouveau contrat social. » ajoute-t-il.
Une position que Martin Schulz, le leader des Socialistes européens, ne peut qu’approuver. « A coté de l’Union monétaire, il faut une union sociale » argue-t-il. Mais il pointe aussi du doigt la Commission Barroso, et sa "lenteur" à réagir aux crises successives. « Ne rien dire tout le temps n’est pas un bon choix », souligne Dany Cohn-Bendit, le leader des Verts. « On a pris les Irlandais pour des c… ». Pour lui, la solution passe, maintenant, par l’élection du président de la Commission, au suffrage universel. « C’est possible, sans traité. Il suffit que les 27 le décident ». « Ce serait un formidable élan, un vrai
espace de débat européen, où chaque citoyen se sentira partie prenante »
ajoute-t-il.

On aurait envie de dire : Chiche !

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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