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CIG2007 – Ioannina avantage l’Allemagne, eh oui!

(B2 - archives) Dans le mécano institutionnel européen, on peut comprendre l'acharnement des Polonais à défendre le compromis de Ioannina, qui permet un calcul différent des voix au sein du Conseil de l'Union européenne et leur donne le moyen, non de "bloquer", mais au moins de retarder de quelques semaines, de quelques mois une décision qui leur semblerait défavorable.

Un système mathématique qui favorise tout le monde

Dans leur esprit, cela rétablit un peu d'égalité avec leur grand voisin, et rival historique, l'Allemagne. Le seul hic de ce système est qu'il est mathématique, donc égalitaire. Autrement dit, ce qu'il permet à l'un, il le permet à l'autre. Ainsi l'Allemagne, qui ne peut normalement bloquer une décision qu'avec deux autres Etats membres (par exemple, la Pologne et le Royaume-Uni), trouve dans le compromis de Ioannina, une capacité de blocage supplémentaire. Il lui suffit alors de s'allier à un seul pays, même de taille moyenne (les Pays-Bas par exemple), pour retarder une décision.

Le vrai problème polonais...

Le problème polonais n'est pas un système de calcul de la majorité mais le fait que, de par sa population, il n'est qu'un pays de taille plutôt moyenne. Et le seul moyen pour contrebalancer cet handicap est de nouer des alliances non de s'attirer la méfiance de tous.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Traité européen : Le compromis de Ioannina et le complexe Polonais

 

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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