B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages

Actu BlogPolitique européenne

La visite de Sarkozy sur la planète Europe, coté jardin

Sarkozy à la Commission européenne © NGV / B2
Sarkozy à la Commission européenne © NGV / B2

(B2) Au bout d’une heure de conférence vibrionnante devant une salle de presse pleine à craquer, si l’objectif était de montrer le retour de la France en Europe, il était atteint. Tout le monde en était convaincu. La France avait retrouvé, grâce à la verve sarkozienne, sa place … du moins dans le concert médiatique européen. D’ailleurs n’était-ce pas l’essentiel de la visite du président de la République à Bruxelles, dont la forme a, sans doute, été plus minutieusement préparée que le fond. Une grosse poignée de sympathisants avait ainsi réussi à s’installer aux places réservés pour la presse et ne se sont pas privés d’applaudir à la fin de la conférence, comme on le ferait dans n’importe quel meeting électoral. Fait totalement incongru dans une enceinte européenne et qui a choqué plusieurs journalistes européens habitués à davantage de « neutralité ». Voilà pour le coté Cour.

Côté jardin, le tableau n’est pas aussi réussi. Le Président de la République est resté flou sur ses intentions, tant sur une « initiative sur la gouvernance économique » que sur l’« Europe qui protège ». Même sur la Turquie, si « sa place n’est pas dans l’Union européenne », comme l’a répété Nicolas Sarkozy, la France ne devrait pas bloquer l’ouverture de nouveaux chapitres de négociation avec la Turquie — une « question technique » assure-t-on à l’Elysée —. Quant à la fermeture des chapitres, de toute façon, elle est gelée tant qu’Ankara n’honore pas ses engagements vis-à-vis de Chypre. Et aucun accord sur le quelconque contenu d’un « traité simplifié » n’a été atteint, contrairement à ce qui a été dit.

Un dîner de disonnances

Le dîner d’une heure trente qui a suivi la prestation publique, avant-hier soir, avec le président de la Commission, José-Manuel Barroso, et les commissaires à l’Economie, l’Espagnol Joaquim Almunia (PS), et aux Transports, le Français Jacques Barrot (UMP ex CDS) — était « animé, enthousiaste, très politique » comme le confie un proche de Barroso. Mais sans solutions concrètes à la clé. « Un consensus ne signifie pas un accord. Nous avons encore du travail » commente, exégète, le porte-parole de l’institution européenne, Johannes Laitenberger. D’ailleurs, « il n’est pas nécessaire d’avoir une identité de vue sur tous les sujets à 100% mais d’avoir 100% de conviction qu’il faut avancer »… Ou comment exprimer poliment des dissonances…

Quant à la Turquie,

Nicolas GROS-VERHEYDE.

Version rallongée d'un papier paru dans Ouest-France ce matin

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

s2Member®