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Politique européenne

Sarkozy à Bruxelles : la claque UMP

(B2) La grande salle de presse de la Commission était bourrée à craquer. Au point que plusieurs journalistes sont restés debout. Un propos qui n'a pas échappé à Nicolas Sarkozy, qui se tournant vers Barroso lui dit "tu en as de la chance d'avoir une salle aussi pleine. C'est tous les jours comme çà". Ironique...

Mais si l'intérêt de toute la presse européenne était évident, ce succès avait aussi une explication. Plusieurs dizaines de "fonctionnaires" et autres, supporters ou sympatisants, venus parfois avec famille et enfants, s'étaient glissés dans les rangs des journalistes. Pas très discrets souvent, commentant et approuvant chacun des propos du Président. Mieux. Ils ne se sont pas gênés de faire la claque à la fin de la "représentation".

Un procédé assez grossier qui contraste avec la neutralité "ordinaire" de ce type d'endroit. Aucun chef d'Etat ou ministre de passage n'a été ainsi applaudi. Les derniers applaudissements remontent au moment où la Commission a annoncé que la Bulgarie et la Roumanie pourraient adhérer à l'Union, moment assez important pour les journalistes de ces pays et qui a suscité, légitimement un peu d'émotion. Il y a aussi des applaudissements quand un journaliste pose une question pertinente ou fait remarquer à un porte-parole de la Commission son absence de réponse. Procédé somme tout aux antipodes des applaudissements de jeudi.

Quand aux fonctionnaires, s'ils "descendent" dans la salle de presse (celle-ci est au sous sol du batiment), ils le font en toute discrétion, restant debout ou au fond de la salle. Cela a été le cas, par exemple, quand une personnalité type Bono (U2) ou Platini (FIfa).

Faut-il préciser que pour rentrer dans le batiment de la Commission, il faut un badge spécial (Berlaymont). N'importe quel fonctionnaire ne peut donc y rentrer. Il faut alors franchir des portiques de sécurité. Où des gardiens vérifient les badges concernés (les journalistes n'ont ainsi que la possibilité d'aller dans la salle de presse ou les bureaux des porte-paroles mais pas dans les bureaux des fonctionnaires sans y être dûment accompagnés par un huissier).

Croie au hasard ou au spontané en politique est possible. Mais ne vaut-il mieux pas se fier à la phrase de Sarkozy lui-même (sur l'OMC) : "au revoir la naïveté"...

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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