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Sommet social à Bruxelles : Merkel fatiguée, Barroso blablate et les partenaires sociaux s’ennuient

(B2) La réunion du sommet tripartite social a été expédiée. Avant même sa fin, la Commission européenne avait d'ailleurs déjà publié un communiqué se félicitant du résultat du dialogue social. Idem pour les diplomates du Conseil européen qui avaient déjà intégré, 10 jours avant la réunion, son résultat (sans surprise).

Lors de la présentation à la presse, Angela Merkel paraissait on ne peut plus fatiguée et s'en est tenue à de vagues généralités sur la flexicurité, la mondialisation, la nécessité du dialogue social. Interpellée par les journalistes sur la modération salariale, les discriminations entre salariés de sous-traitants et les autres ou Airbus, elle a refusé de répondre. De même que José-Manuel Barroso, elle s'est cramponnée à des chiffres de la croissance (en hausse) ou du chômage (en baisse) pour proclamer son optimisme indéfectible dans la... stratégie de Lisbonne.

Quant aux partenaires sociaux, leur temps de parole a été très limitée. Tant Ernest-Antoine Seillère pour BusinessEurope (patrons privés) et plus encore John Monks pour la CES (syndicats) ont eu une portion congrue du temps de parole. L'UEAPME était réduite au silence et la CEEP (employeurs publics) avait choisi de ne pas venir à la conférence de presse. De la même façon, le vice-chancelier fédéral, F. Müntefering, et le commissaire européen à l'emploi, V. Spidla, ont fait acte de muets....

Alors inutile, cette réunion ? Ce serait trop facile... La réunion a un intérêt, associer, tenir informé les partenaires sociaux du sommet européen. Mais assurément il y a un problème de méthode et de contenu à régler. De méthode, car on ne peut mêler des sujets sociaux avec tous les sujets à l'ordre du jour d'un Sommet, du Proche-Orient à la flexicurité. De contenu, également, un ordre de jour, un peu plus dense, précis, avec des décisions attendues pourrait être programmé. Quitte à aller un échec s'il n'y a pas d'accord. Mais un tel règne du vide est néfaste pour tout le monde. Pour la crédibilité de l'Europe chez les citoyens. Pour la crédibilité de l'Europe sociale et des partenaires sociaux aux yeux des autres acteurs européens.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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