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EUFOR RCA : “Nous devons agir” (Fr. Hollande)

François Hollande face à la presse vendredi (Crédit : Elysée)
François Hollande face à la presse vendredi (Crédit : Elysée)

(BRUXELLES2) « Une opération européenne a été décidée, elle doit être mise en œuvre. C'est une question de crédibilité. L'Europe arrive à agir au niveau humanitaire. Elle doit montrer aussi qu’elle est capable au niveau militaire » a expliqué François Hollande à l'issue du Sommet européen.

Situation précaire

Pour le président français, la situation en Centrafrique reste, en effet, précaire « Il y a une amélioration incontestable de la sécurité à Bangui et ailleurs. Mais il reste toujours des déplacements de populations, une crise humanitaire, des difficultés pour les musulmans de pouvoir rester là où ils ont toujours vécu. » Et de conclure : « Nous devons donc agir ! »

La Roumanie tire-au-flanc ?

Le président n'a rien dit, officiellement mais, en coulisses, les pays vélléitaires — ceux qui font des promesses et ne les tiennent pas — suscitent quelques commentaires peu amènes. Personne ne veut citer de nom. Mais la Roumanie semble dans la ligne de mire. Bucarest avait promis de fournir - sinon une compagnie entière - au moins une section (ou peloton), d'environ 30-40 hommes. Le gouvernement roumain a "prétexté" la situation en Ukraine pour revenir sur cet engagement. Ce n'est pas la première fois. La Roumanie avait fait de même il y a 6 ans pour l'opération EUFOR Tchad RCA. Tous les détails des discussions en cours et à venir, sur le site "B2 Le Club". EUFOR Rca : à la recherche des éléments manquants

Commentaire : un problème de fond non réglé, le financement des opérations

Au-delà de la situation géopolitique, le problème de fond - le financement des opérations européennes - n'a toujours pas été réglé. Et l'ardoise de l'envoi d'hommes et de matériels sur place reste toujours à la charge des pays contributeurs. Ce qui revient à une "double charge" pour les pays qui s'engagent : d'une part, avoir un engagement de militaires, d'autre part, en supporter le coût. Sans oublier la contribution (obligatoire) aux coûts communs de l'opération (le budget Athena). Le fait que ce problème ne soit pas réglé - malgré la volonté affichée par François Hollande en décembre - pèse indubitablement sur l'engagement de certains pays, particulièrement ceux en proie aux difficultés financières. Si les coûts de l'opération étaient réellement supportés en commun, l'opération EUFOR RCA serait lancée depuis longtemps. Des pays comme l'Espagne (qui a déjà fourni une nette contribution avec plus de 70 personnes), l'Italie ou la Grèce auraient largement fourni les effectifs nécessaires supplémentaires.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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