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La mission de police en Afghanistan à la veille d’un redéploiement

(BRUXELLES2) La mission de police de l'Union européenne en Afghanistan (EUPOL Afghanistan) se prépare à un redéploiement qui ressemble à un rétrécissement. Du fait du retrait des forces de la coalition, et de la suppression de certains PRT dès maintenant et jusqu'à 2014, certains points de formation pourraient être abandonnés, particulièrement dans le sud du pays. C'est du moins une des premières recommandations de la revue stratégique (review) actuellement engagée au niveau européen.

Rappelons que la mission de police de l'Union européenne n'a pas vraiment pour objectif de former des policiers de terrain ou de maintien de l'ordre mais privilégie davantage la mission de maintien de l'Etat de droit, d'enquête et de police judiciaire, notamment. Kaboul restera donc le point central pour les formations, avec différentes villes (Mazar, Kunduz...) qui obéiront davantage à la volonté de certains pays de rester, ou de ne pas rester, qu'à une réelle planification stratégique.

Certes la mission européenne est moins friable aux attaques "green on blue". « Une mission civile est sans doute moins exposée car ces méthodes sont moins hiérarchisées » explique H. Haber, le commandant des missions civiles de maintien de la paix l'Union européenne (CPCC). En clair « Si je peux exprimer comme çà. Il y a moins de risque de briser certaines normes ou blesser certaines susceptibilités. »  Mais, sur le terrain, les "Européens" ne sont pas en position de se protéger eux-mêmes. Ils reposent intrinsèquement sur les forces de l'OTAN pour cela. Et la situation sur place impose donc des décisions qui ont peu à voir avec l'objectif de la mission et davantage avec la réalité.

De fait, on peut s'interroger de savoir comment les Etats membres vont pouvoir maintenir une mission au-delà de 2014 (*), mission qui a toujours eu du mal à trouver son personnel. Elle est toujours restée en dessous des effectifs budgétés. Et encore aujourd'hui on est à environ 350 personnes pour 400 personnes prévues.

(*) Les 27 s'étaient entendus,  il y a un an, sur la prolongation de la mission, après 2014, qui fixait un message davantage politique qu'opérationnel

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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