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L’UE doit déclarer illégitime le régime d’Assad, soutenir l’opposition intérieure (Kamal al-Labwani)

(BRUXELLES2) C'est avec les opposants à l'intérieur de la Syrie qu'il faut travailler, et non pas avec des activistes qui agissent depuis l'extérieur et qui ne sont pas légitimes, selon le docteur Kamal al-Labwani. Cet opposant, arrêté et emprisonné par deux fois par les autorités syriennes (2001-2004 et 2005-2011), finalement libéré en novembre 2011, s'exprimait aujourd'hui au Parlement Européen. Et il appelle la communauté internationale à faire le bon choix.

L'opposition se trouve en Syrie, pas ailleurs.

Ce qu'il faut, selon lui, c'est "donner la légalité" à l'opposition syrienne, en déclarant "illégitime" le régime d'Assad et ainsi envoyer un message clair et sans équivoque. Ce qui inciterait d'ailleurs les soldats de l'armée à déserter. "Je ne vous demande pas d'envoyer des soldats pour mourir en Syrie" a-t-il déclaré. Et il ne faut pas se tromper d'interlocuteur: il faut soutenir l'opposition, certes mais, selon Kamal al-Labwani, cette opposition c'est "tout le peuple syrien", et non pas des "représentants" externes, qui sont, eux, soutenus pas d'autres pays, comme le Qatar par exemple.

L'UE ne doit pas se tromper d'interlocuteur

L'Union Européenne doit prendre contact avec les opposants qui sont en Syrie et qui sont organisés en conseils locaux. Il faut aller près d'eux, à la frontière, et les inviter. "Nous ne nous organisons pas en partis nationaux, nous ne dépendons pas de l'Etat. Vous devez avoir confiance dans la société traditionnelle". Les doutes européens et internationaux quant à la division de l'opposition viennent justement du fait que la communauté internationale a comme interlocuteur des représentants extérieurs. « Les problèmes viennent de l'extérieur. [...]Vous faites confiance à des gens qui n'ont pas été élus ». « Si vous commencez par les activistes de l'extérieur, vous commencez par le mauvais point. » « Nous allons combattre le régime » déclare Kamal al-Labwani, insistant sur le rôle qui doit être joué par les Syriens.

Les sanctions et le plan Annan ne peuvent pas marcher

Sur la question des sanctions, Kamal al-Labwani est clair: "elles ne vont pas marcher". Le régime a les moyens de les contourner grâce à ses alliés, en particulier la Russie. Quant au plan Annan, il le respecte, mais explique qu'il est voué à l'échec car il requiert la coopération et même l'accord d'Assad.

La révolution ne s'arrête pas à la chute d'Assad

Par la suite, ce qu'il faut, c'est du temps. Du temps pour continuer la révolution, qui ne doit pas s'arrêter à la chute du régime. "La révolution commence par la lutte contre le dictateur, mais elle doit continuer avec des vraies réformes." Et le Syrien d'insister sur la nécessité d'un projet pour l'avenir. Pas seulement l'avenir de la Syrie, mais de toute la région. "Il faut changer les mentalités, [...] nous devons réformer la culture pour établir la démocratie." explique-t-il.

Rédaction de B2

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