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Le bilan de la place Maidan, plus lourd que ce que disent les autorités

(crédit : Euromaidan)
(crédit : Euromaidan)

(BRUXELLES2) Selon des informations reçues directement par B2 des portes-paroles de l'opposition ukrainienne, le bilan donné par les autorités officielles, de 25 morts, est largement minoré. « Maintenant nous sommes sûr qu'il est bien supérieur. Il y a beaucoup de blessés (NB : plus de 500 selon l'opposition). Certains ont reçus des premiers secours dans nos différents postes de secours mobile. Mais ils ne peuvent pas aller vraiment à l'hôpital. Car ils risquent d'être arrêtés » indique Kateryna Maksym, une des portes-paroles du Secteur civique d'Euromaidan. Et, encore, « s'ils sont arrêtés, et pas kidnappés ou tués comme cela a été dans le passé, ils s'en sortent bien ». Ils sont « donc soignés chez des habitants ou envoyés dans les églises qui leur donnent des soins ». NB : Une méthode clandestine déjà utilisée dans d'autres révoltes populaires. (bilan détaillé ci-dessous)

Usage de balles réelles et de grenades

De véritables combats de rues ont opposé manifestants et forces de l'ordre sur la place Maidan dans la soirée et la nuit de mardi (18 février). Deux des trois camions à eaux employés par la police ont été brûlés. Certains des manifestants ont été « tués par des balles réelles. Rien que dans le centre médical installé à l'hôtel de ville, le responsable des secours médicaux a rapporté que 12 personnes étaient soignées, victimes de balles réelles ». Pour avoir un exemple d'un manifestant frappé par un tir (on les entend les armes crépiter, et cette personne s'écrouler, mortellement touchée), video diffusée sur facebook

Il n'y a eu que des tirs mais aussi l'usage de grenades — qui n'étaient pas uniquement lacrymogènes apparemment — mais explosives, du même type que celles utilisées le 19 janvier (voir cet article et cette photo publiées dans un journal ukrainien). Lire aussi le reportage du Kiev Post

Un Berkout transportant des grenades (pris en photo par les manifestants)
Un Berkout transportant des grenades, selon l'opposition (pris en photo par les manifestants)

Depuis minuit, un "état d'urgence de fait" a été instauré. Les lignes de métro ont été interrompues, tout comme la circulation, et toutes les entrées dans la ville.

NB Bilan dressé le 19 février à 1h du matin (GMT+2) - en anglais

At least 14 people reported dead (+ 7 unconfirmed at this moment) .
- 3 dead bodies at the Officers house at Hrushevskogo street (photo proofed)
- 2 older people (man and woman) found dead at the barricades at the Institutska streeet (near the entrance to the Khreschatyk metro station) (photo proofed)
- 1 man died near the National Bank building (photo proofed)
- 1 protestor was founded with had cut near the Parliament building (BBC journalists report)
- 5 people killed during the Maidan crackdown (The Mirrow of Week journalist report)
- 2 dead people just brought to the Kyiv city hospital #17 (information from MP Iryna Geraschenko)
- 7 people brought to the Kyiv city morgue (to be confirmed)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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