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Piraterie maritime

La marine indienne en chasse. Un bateau-mère capturé. Mais les pirates continuent

IcgsSamar (Crédit : Gardes Cotes indiens)

(BRUXELLES2) La marine indienne a mené une nouvelle opération au large des iles Lakshadweep libérant le Prantalay 11, un navire thailandais opéré par les pirates somaliens comme bateau mère. 28 pirates somaliens suspects ont été arrêtés et 24 marins pêcheurs libérés. C'est la deuxième opération de ce genre en quelques jours. Les Indiens avaient libéré dans des circonstances similaires le Prantalay14, le sister-ship du Prantalay11.

Récit de l'attaque

L'opération a commencé la veille (samedi) au soir. L'alerte est donnée qu'un navire grec, le MV Chios a été attaqué par deux skiffs pirates au large des iles Karavatti. L'INS Tir de la Navy indienne et son homologue des gardes-côtes indiens, l'ICGS Samar, qui sont de patrouille dans la zone se dirigent sur l'incident. Les pirates sont localisés et des échanges de tirs ont lieu. « Un ordre oral a été fait de s'arrêter » indique un porte-parole de la Navy, repris dans la presse indienne. « Les pirates répliquent avec des tirs et fuient vers leur bateau-mère. Durant la fuite, ils continuent de tirer (sur leurs poursuvants). Les deux navires indiens répliquent alors. Les pirates hissent le drapeau blanc ». Fin des combats.

Les marins pêcheurs sont libérés. Et 28 suspects pirates arrêtés. Tout ce peit monde est emmené vers Mombai pour interrogatoire par la police et les agences de renseignements indiens. Les Indiens soupçonnent, en effet, que ce renouveau de la piraterie au large de leurs côtes aient des liens avec des groupes terroristes comme Lashkar-e-Toiba, animés en sous-main par les Pakistanais. Aucune précision n'est, pour l'instant, rapportée sur d'éventuels blessés. Le bateau-mère a été pris en remorque par la marine.

Les attaques continuent

Les attaques continuent à un rythme inégalé jusqu'ici. Depuis le 1er janvier, plus de 80 incidents ont été recensés par les forces multinationales, selon mes sources. Et elles ne sont pas toutes déjouées.

Ainsi un navire marchand, le Jahan Moni, battant pavillon bangali, aurait ainsi été capturé par des pirates, en mer d'Oman au large de l'Inde, avec à bord 16 membres d'équipage, selon les autorités maritimes du Bangladesh.

En Mer rouge, également, les pirates auraient frappé, attaquant près de l'ile volcanique de Al-Tair, au large de Al Hudaydah (Yemen) situé face à l'Erythrée, un navire chinois, le Tien Hau. Celui-ci aurait été capturé selon le ministère de l'Intérieur du Yemen, repris par la presse locale. Mais le QG européen anti-piraterie d'Atalanta à Northwood que j'ai eu au téléphone ne confirme pas cette information ni ne l'infirme d'ailleurs. Tout simplement « Nous n'avons pas d'information sur cet incident. Je n'ai aucun élément permettant de dire cela » m'a confirmé l'officier de permanence ce (dimanche) matin. Le navire n'a pas été capturé et a été escorté après l'attaque par un navire de guerre chinois, annonce l'agence Chine nouvelle. Il s'agit d'une attaque la plus au nord jamais recensées dans la Mer rouge, récemment. (*)

(*) mis à jour dimanche, 20h

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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