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trois missions et demi de la PeSDC dans les startings block

Nicolas Delcroix, le chef de la délégation de l'UE à Djibouti, passe en revue les troupes du Marne, qui font escale dans le petit Etat de l'Océan indien (crédit : marine française)

(BRUXELLES2, exclusif) Après une longue abstinence, cet été devrait connaître le lancement d'une voire de plusieurs missions de la politique européenne de sécurité et défense commune (PeSDC) : trois missions civiles, mais deux avec une forte composante militaire. La première consiste à renforcer les capacités maritimes des pays de la Corne de l'Afrique (RMCB/Eucap), la seconde à assister et former les forces de sécurité au Niger (une mission à forte composante anti-terroriste), la troisième est d'ambition plus limitée puisqu'elle se cantonne à l'aéroport de Juba. Une quatrième mission est en préparation en Libye, mais son format est encore sujet à plusieurs interrogations.

Mission EUCAP sur le renforcement des capacités maritimes dans l'Océan indien/Corne de l'Afrique

Après des années de préparation, les préparatifs de la mission de renforcement des capacités maritimes de la Corne de l'Afrique (RMCB / EUCAP) entrent dans une dernière phase. La mission pourrait même recevoir un surnom issu de la mythologie grecque (comme plusieurs missions européennes) : "Nestor", selon nos informations, le plus sage des héros de la guerre de Troie auprès de qui chacun va chercher des conseils. Le Concept de gestion de crises (CMC) avait été adopté le 12 décembre dernier. Une mission d'évaluation était à Djibouti en janvier, le petit Etat de la Corne de l'Afrique Un premier appel à fournir des noms a été lancé en avril auprès des Etats membres, notamment pour fournir des candidats pour la direction de la mission mais aussi pour constituer le premier noyau de la mission. Le déploiement d'une équipe préliminaire sera fait dès les recrutements effectués ; les entretiens commencent la semaine prochaine. Les différents documents politiques (Conops, Décision) sont prêts à être approuvés : le premier par le COPS, le second par le Coreper. Le budget a été fixé à 22,8 millions d'euros. Il ne reste plus que le nom du chef de mission à glisser. En fait, on attend aussi la confirmation des cinq pays concernés (Djibouti, Kenya, Seychelles, Somalie, Tanzanie) qui doivent adresser - comme de coutume - une lettre d'invitation officielle à la Haute représentante de l'UE. Seul Djibouti aurait déjà fait cette démarche. L'objectif est de pouvoir ensuite déployer la mission "d'ici fin juillet" m'a-t-on précisé. Il faudra cependant attendre la fin du Ramadan (fin août) pour démarrer de façon effective l'ensemble des formations dans tous les pays.

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Déploiement accéléré pour la mission EUSEC au Niger

Face à la situation qui s'aggrave au Niger, les ambassadeurs du COPS ont décidé d'accélérer la mise en place de la mission d'assistance à la sécurité au Niger. Au lieu d'un déploiement en septembre, les Européens espèrent ainsi déployer la mission sur le terrain au mois de juillet. Selon un dernier agenda, dont B2 a eu connaissance, une mission technique d'évaluation sera dans la région dans la deuxième partie de mai. Le concept d'opération (CONOPS) devrait être finalisé et approuvé par le COPS le 17 juin. Tandis que dans le même temps, les experts du groupe Relex finaliseront le texte de la décision du Conseil et le budget. L'appel à contribution pour cette mission sera envoyé début juin, avec un court délai pour répondre aux intéressés. L'objectif étant que les entretiens de recrutement puissent être finalisés fin juin. Quant au chef de mission il sera recruté avant fin juin avec l'objectif de faire approuver sa nomination au plus tard à la mi-juillet. Le déploiement de la mission est espéré, au plus tard, fin juillet.

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La planification de la mission au Sud Soudan (EUAVSEC) continue

La planification de la mission au Sud-Soudan continue malgré la situation difficile qui préexiste dans le pays et le conflit qui l'oppose à son pays frère, le Soudan. C'est une « petite mission visant à sécuriser l'aéroport international ». Et il n'y a « pas de raison pour l'instant d'interrompre cette planification », précise-t-on au SEAE (le service diplomatique européen). Le CONOPS de cette mission dénommée EUAVSEC a ainsi été adopté au dernier COPS (le comité politique et de sécurité) le 2 mai. Le concept de gestion de crises (CMC) avait été adopté le 23 janvier dernier. En revanche, pour le déclenchement même de la mission, et le déploiement des Européens sur le terrain, une dernière évaluation aura lieu, à la fois politique et sécuritaire. Il ne s'agit pas de faire prendre de risques à des Européens ou d'envoyer un signe trop positif à un pays - le Sud-Soudan - contre lequel des sanctions pourraient être prononcées à un moment donné.

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La mission en Libye attendra un peu

La mission européenne d'assistance à la gestion des frontières en Libye fait pour l'instant d'une mission d'évaluation, longue, de trois mois. Mais c'est surtout le résultat des élections ainsi qu'une demande formelle des Libyens qui déterminera le futur d'une mission européenne dans le pays. Le projet préparé au service diplomatique européen ne mentionne d'ailleurs pas spécifiquement une mission de la PeSDC. Ce pourrait être une mission plus légère, d'expertise technique, avec par exemple renforcement de la délégation de l'Union européenne en Libye par des experts nationaux détachés, venant des Etats membres, et qui pourraient venir utilement épauler leurs homologues libyens dans les ministères ou directions concernées par la sécurité des frontières (terrestre, maritime, aérienne). A priori, c'est tout autant l'immigration qui intéresse les Européens que les trafics en tout genre.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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