B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages

Actu BlogAsie

Le retrait d’Afghanistan n’est pas lié à Ben Laden, pour H. Morin

(crédit : ministère français de la Défense / DICOD)

(BRUXELLES2) De passage à Bruxelles, Hervé Morin, ancien ministre de la Défense et leader du Nouveau Centre, a tenu à recadrer les annonces faites du retrait annoncé des forces en Afghanistan. « Tout cela est conforme au plan de transition. » a-t-il expliqué lors d'un point de presse improvisé au Parlement européen où B2 était (avec Radio-France :-).

La chronique d'un retrait annoncé

« Considérer (comme certains le font) qu'il y a un lien entre la mort de Ben Laden et le retrait n’a donc pas de sens. » « C’était ce que nous avions prévu avec l’OTAN avec le plan de retrait et un remplacement par l'armée et la police afghane » Un plan de retrait « progressif que nous avons demandé à plusieurs reprises - je l'ai dit au moins dix fois lors des réunions de l'OTAN. »

Pourquoi cette réticence ? « On voyait bien à l'époque que la coalition était de plus en plus fragile et qu’elle ne tenait plus que par la volonté américaine - une opération qui, sans les Américains, ne peut d'ailleurs perdurer. Beaucoup de pays avaient déjà annoncé leur retrait, ou voulaient le faire, cette année ou pour l’année suivante. » Et le ministre d'ajouter : « Au bout de 10 ans, il faut en tirer les conséquences. » Seulement à l'époque, « au moment où on annonçait un surge, c'était difficile d'annoncer dans le même temps un plan de retrait. » Aujourd'hui, l'annonce est « logique et conforme au plan », y compris les 30.000 soldats américains. Car ce nombre s'étale sur deux ans en fait, en partie en 2011 et en partie en 2012.

Coté français, c'est effectivement la zone de Surobi qui est la plus propice à ce retrait. « Il reste quelques accrochages et on n’est jamais à l’abri d’un attentat, mais c’est une zone très calme, et la transition peut donc être effectuée. En Kapisa, c'est plus difficile, car on est loin d’assurer la sécurité. » Mais le retrait « est une opération délicate. On ne peut retirer comme cela des troupes. Il faut s'y préparer de façon concrète » conclut H. Morin

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

s2Member®