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Kirghizstan: le COPS discute de l’engagement européen

(BRUXELLES2) Les ambassadeurs du COPS - le Comité politique et de sécurité de l'UE - se réunissent ce vendredi avec comme point important à son ordre du jour : le Kirghizstan. Il s'agit non seulement d'évaluer la situation dans ce pays peu éloigné de l'Afghanistan, secouée par des violences inter-ethniques, mais aussi de préciser le possible engagement européen dans le pays. L'assemblée parlementaire comme l'envoyé spécial de l'OSCE dans la région, Kimmo Kiljunen, ont recommandé l'envoi d'un corps de police international. Une force civile de 50 à 150 policiers destinées à aider la police khirghize à stabiliser la situation et rechercher les fauteurs de troubles, et qui assurerait également une certaine présence internationale donc un retour à la confiance.

Mais cette force est suspendue pour l'instant à l'accord de Moscou (les décisions de l'OSCE se prenant au consensus). De Washington où il est actuellement en visite, le président russe Medvedev n'a pas montré d'enthousiasme : la Russie ne planifie pas l'envoi de forces de paix dans le pays, a-t-il déclaré.  Il n'est pas encore question d'une mission de l'UE. Mais il n'est pas interdit d'y songer... Et on y songe apparemment (en se référant au modèle géorgien) même si tous les représentants des 27 ne sont pas sur la même ligne, pour l'instant. En attendant, l'équipe du représentant spécial de l'UE en Asie centrale, Pierre Morel, va être renforcée d'urgence. La décision a déjà été prise ce mercredi. Et 6 personnes sont en passe d'être recrutées pour renforcer les bureaux du Représentant spécial au Kirghizstan et en Ouzbékistan.

CarteKhirghizstan@Onu

Les violences qui ont début à la mi-juin ont fait officiellement 261 morts. Mais le bilan pourrait atteindre les 2000 morts, selon d'autres sources (un chiffre repris même par la présidence par intérim du pays, Roza Otunbayeva). Elles auraient été provoquées par des proches l'ancien président Bakyev et à des militants venant d'Afghanistan de la province voisine du Badakhshan affirme le chef de la sécurité khirghize, Keneshbek Dushebayev, selon des propos rapportés par Ria Novosti.

L'hypothèse de trafiquants de drogues en provenance d'Afghanistan n'est pas exclue non plus, selon nos confrères russes. "La région d'Och (dans laquelle se sont produits des troubles) représente une sorte d'embouchure par laquelle les stupéfiants se propagent dans toute l'Asie centrale. Cette région est une plaque tournante du trafic de drogue", estime le directeur du Service russe de contrôle des stupéfiants (FSKN) Viktor Ivanov, selon RIA Novosti. La Russie songerait ainsi à implanter une deuxième base militaire au Kirghizstan, en plus de la base aérienne de Kan ( 10 avions, 14 hélicoptère, deux compagnies de parachutistes).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Kirghizstan, l’UE préoccupée. Le mot est un peu faible ! (maj)

(crédit carte : ONU)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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