B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages

Actu BlogB2 ARMEES

Gérard Longuet devient ministre de la Défense, un peu par surprise

(crédit : site web gérard Longuet)

C'est un habitant de natif de Neuilly (comme le président Sarkozy), Gérard Longuet, qui occupera désormais le poste de Ministre de la Défense en France. Alain Juppé ayant été nommé aux Affaires étrangères. Né en 1946, on peut lui dire joyeux anniversaire puisqu'il est né un 24 février. Diplômé de sciences politiques en 1963 et d'un DESS en 1968, Gérard Longuet termine l'ENA en 1973, devient sous-préfet mais abandonne rapidement la carrière administrative pour passer en politique, à l'UDF (branche parti républicain) puis à l'UMP en 2002. A la fin des années 1980 il participe à l'aventure des rénovateurs de l'UDF avec François Léotard, Charles Millon (qui seront tous deux ministres de la Défense), Michel Noir et Alain Carignon (lire son récit).

Novice à la Défense

Aujourd'hui classé au centre, il était plutôt à l'origine à l'extrême de la droite qu'à son centre : militant à Occident, il casse du rouge dans sa jeunesse. Il a été deux fois ministre : poste et télécoms dans le gouvernement Chirac de 1986 à 1988, fonction qu'il reprend de 1993 à 1994 en ajoutant celle de l'Industrie et du Commerce extérieur, poste qu'il doit abandonner suite à plusieurs affaires d'ordre financier (financement du parti républicain et travaux dans sa villa). Il a surtout été député puis sénateur de la Meuse et président du Conseil régional de Lorraine. Mais on ne peut pas dire qu'il soit un spécialiste de la Défense ou qu'il ait cela dans le sang, mis à part un service militaire dans l'artillerie.

Court passage au Parlement européen

Gérard Longuet a aussi été député au Parlement européen durant un court moment entre 1984 et 1986. Il siège d'abord à la Commission des affaires sociales et de l'emploi puis à la Commission de l'énergie, de la recherche et de la technologie ainsi qu'à la Délégation pour les relations avec les Etats du Golfe. Membre du Parti républicain, il est alors affilié au groupe Libéral et Réformateur. Il participe à une mission d’enquête sur l’aide humanitaire en Ethiopie.

Un agenda européen

A la tête de la Défense française, il devra mettre en oeuvre le traité de coopération franco-britannique et assurer à la France toute sa place et son influence dans le commandement intégré de l'OTAN (ce qui n'est pas gagné). Au niveau de l'Union européenne, il aura comme tâche de défendre le "papier de Weimar", écrit avec l'Allemagne et la Pologne, par son prédécesseur centriste, Hervé Morin. Et notamment le quartier général de conduite militaire et la réforme des  battlegroups. Il devra aussi "secouer" en permanence la Haute représentante de l'UE, Cathy Ashton pour qu'elle n'oublie les préoccupations de défense européenne dans ses priorités...

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

s2Member®