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L’UE reconnait, de facto, le Conseil national intérimaire libyen (MAJ)

Entre N. Sarkozy (devant) et A. Merkel (derrière) au sommet, le sourire n'était pas automatiquement de mise et les positions sur la Libye diamétralement opposées (Crédit : Conseil de l'UE)

Les dernières réticences ont été enlevées. Et même si les mots sont savamment choisis, la réalité est là. Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, réunis aujourd'hui à Bruxelles en sommet exceptionnel autour de la crise libyenne, reconnaissent l'opposition basée à Benghazi comme « un interlocuteur politique ». Il n'est pas marqué « légitime ». Mais le coeur y est. Et chacun peut l'estimer ainsi. On aboutit ainsi à la reconnaissance de facto et non de jure, ainsi que l'indiquait hier Janos Martonyi.

Kadhafi n'est plus l'interlocuteur légitime, le Conseil national intérimaire l'est !

Selon le texte des conclusions publiées à l'instant, « l'Union européenne salue et encourage le Conseil national transitoire intérimaire, basé à Benghazi qui est considéré comme un interlocuteur politique. » Le mot "un" est la clé du consensus. Ce n'est pas le "seul" interlocuteur, il pourrait y en avoir d'autres, insiste un diplomate allemand. En revanche, sur Kadhafi c'est clair. « Le Colonel Kadhafi doit quitter le pouvoir immédiatement. Son pouvoir a perdu toute légitimité et n'est plus un interlocuteur pour l'UE » L'Europe évite ainsi la tentation du vide. Comme l'a expliqué Nicolas Sarkozy, lors de sa conférence de presse, c'était important « d'éviter un processus de somalisation, en disant que le dirigeant actuel doit quitter le pouvoir sans en reconnaitre un autre ».

(Maj, 20h) Une équipe du service diplomatique européen (SEAE) devrait se rendre rapidement à Benghazi, fief de l'opposition, a annoncé un haut responsable européen. Elle pourrait être placée sous la direction d'Agostino Miozzo, le directeur du Département "Réponses de crise" au SEAE. A. Miozzo s'était rendu récemment à Tripoli, pour une mission "technique exploratoire".

L'Europe prête à accompagner un nouvel Etat de droit en Libye

L'Union affiche également sa disponibilité à accompagner les Libyens dans leur chemin vers la démocratie. « L'UE est prêt à aider la Libye à bâtir un Etat constitutionnel et développer l'Etat de droit. Elle se tient prête à répondre aux demandes du peuple libyen pour aider au redémarrage de l'économie libyenne ».

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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