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L’Alliance Atlantique prête à déployer ses ailes et ses voiles au large de la Libye (Maj)

Anders Fogh Rasmussen lors de la conférence de presse, 10 mars (Crédit : OTAN)

Après une première séance de travail, et avant la suivante, le secrétaire général de l'OTAN, A.F. Rasmussen est venu, devant la presse, évoquer la décision d'avoir une "planification" renforcée pour de possibles opérations de l'OTAN, dans quatre domaines : maritime, soutien humanitaire, embargo sur les armes, no fly zone.

Une Alliance "ready to go" au cas où...

Pour le secrétaire général, l'Alliance est en ordre de bataille, "Ready to Go" ou comme il l'explique à l'aide d'un slogan qui claque au vent, beau comme le lever d'un drapeau à l'aube : « L'OTAN est unie, l'OTAN reste vigilante, l'OTAN est prête à agir ». Un slogan qui masque mal cependant certaines divisions au sein de l'Alliance. L'annonce notamment du président français Nicolas Sarkozy d'aller vers des frappes aériennes ciblées, en accord avec les Britanniques, ne suscite pas une adhésion totale au sein de l'Alliance. Loin de là. Et le soutien d'une Alliance militaire à une opération militaire en terre arabe risque d'être plus contre-productif qu'utile.

Trois conditions à une opération de l'Alliance

Dans toutes les options mises ainsi sur la table publiquement, le secrétaire général de l'OTAN a d'ailleurs rappelé les trois conditions qui doivent être réunies, au préalable, à toute opération de l'OTAN : 1) démontrer sa valeur ajoutée aux efforts existants, 2) avoir un mandat juridique clair, et 3) un fort soutien régional.

Les options sur la table

Moyens maritimes renforcés

Tout d'abord, la présence de moyens maritimes de l'OTAN va être augmentée en Méditerranée centrale. C'est l'amiral américain, Jim Stravridis, commandant suprême des forces alliés, qui prend le  commandement de ces moyens. L'objectif : améliorer la connaissance de l'OTAN sur la situation - "vital" dans les circonstances actuelles -, et participer à la "surveillance et au suivi, y compris en ce qui concerne l'embargo sur les armes" prévu par la première résolution (1970) du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye.

Nouvelle planification de moyens pour le soutien humanitaire et l'embargo sur les armes

Les militaires ont été priés, en urgence, de procéder à une "planification détaillée" de l'aide qu'ils pourraient apporter en matière humanitaire et, en supposant une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, des mesures plus actives pour faire respecter l'embargo sur les armes.

Zone d'exclusion aérienne

Enfin, une "planification supplémentaire" est nécessaire sur une possible zone d'exclusion aérienne, les travaux "initiaux" n'ayant pas été suffisants. Et sous une réserve : "recevoir un mandat clair des Nations-Unies".

(maj) Une surveillance aérienne déjà effective

Plusieurs Awacs de l'OTAN surveillent déjà la zone. Les ambassadeurs des 28 ont décidé lors de leur réunion de lundi dernier (7 mars), d'étendre cette surveillance 24/24. Une permanence effective d'ici la fin de semaine précise-t-on à l'OTAN. Les avions vont d'ailleurs se déplacer de leur base habituelle de Geilenkirchen (Allemagne) vers la base de l'OTAN en Italie, plus proche de la zone. Les avions n'ont pas besoin de survoler la Libye, précise-t-on à l'Alliance, puisqu'ils ont une large capacité d'observation de plusieurs centaines de kilomètres.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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