Les femmes mises en valeur dans les missions PSDC. La résolution 1325 a 20 ans
(B2) Au Mali, en Somalie, au Niger, au Kosovo, en Palestine, sur terre, sur mer, elles commandent, forment, patrouillent
Vingt ans après l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies ‘femmes, paix et sécurité’, les missions PSDC ont voulu célébrer à leur manière la présence féminine dans leurs rangs.
Une façon aussi de répondre aux remarques, nombreuses, venues notamment du Parlement européen qui critiquent le manque de femmes à la tête à la fois des missions PSDC comme des structures de commandement.
Un poids mineur féminin dans les structures PSDC, surtout au commandement
Les femmes représentent aujourd’hui un quart des effectifs dans les missions. Un pourcentage louable mais loin de l’objectif des 50% fixés. Si on se rapproche du niveau de commandement, sur 17 missions et opérations, on trouve une seule femme, nommée toute récemment (EUPOL Copps).
Plus étonnant, à Bruxelles, dans les entités de gestion de crises, aucune femme n’est plus à la tête d’une direction ou d’une agence dépendant de la PSDC (département PSDC, Etat-major militaire et civil).
Nouvelle ambition européenne
C’est un paradoxe. Sous la direction de Federica Mogherini comme Haute représentante, la présence féminine à ces postes a plutôt reculé. La faute aux États membres qui ne présentent pas assez de candidats féminins, argumente-t-on au SEAE. Son successeur, Josep Borrell, s’est fixé l’objectif de 40% de femmes aux postes d’encadrement d’ici à la fin de son mandat.
Le Parlement européen pousse aussi de son côté. Fin octobre (le 23.10), il a adopté un rapport (1) qui demande, entre autres, que les femmes comptent pour la moitié des postes d’encadrement, « y compris en tant que chefs de délégation et de missions et opérations relevant de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) ». Au passage, il « invite » les missions militaires de la PSDC à prendre exemple sur les missions civiles. Toutes ont nommé un conseiller pour les questions d’égalité des genres.
Une minute pour la résolution 1325
Cette vidéo, réalisée par la mission de formation militaire en Centrafrique (EUTM RCA) résume bien le sens de la résolution adoptée il y a 20 ans, le 31 octobre 2000, sous le numéro 1325 et le titre « les femmes, la paix et la sécurité ». Elle souligne « l’importance de la participation des femmes à toutes les mesures de maintien de la paix et de consolidation de la paix ».
Mali. Pas de sécurité sans femme
La légionnaire Fabbrini, le lieutenant colonel Kristine, la capitaine Camilla chef instructeur adjoint au camp d’entrainement de Koulikouro, le lieutenant Alexandra. Ce sont les visages — et les parcours — mis en avant par la mission de l’UE de formation de l’armée malienne (EUTM Mali). Elles illustrent « le rôle vital des femmes dans la gestion des conflits et des crises ainsi que dans la consolidation de la paix et la reconstruction ». Vidéos ici

Agadez (Niger). Rencontre avec une gendarme
Balkissa Yayé s’est imposée dans les techniques d’intelligence. Fille de militaire, elle voulait être gendarme. Après avoir reçu une formation à EUCAP Sahel Niger (la mission de soutien aux forces de sécurité interieure et de la stabilisation du Niger), elle est devenue elle-même formatrice. Elle sert de point de contact entre la gendarmerie et la mission de l’UE. Détails ici
Somalie. Les femmes dans la marine
Au sein de l’opération Atalanta, le lieutenant Ines Tufanisco est chargée de promouvoir « l’autonomisation et l’emploi des femmes ». Elle va pour cela à la rencontre des représentants locaux du gouvernement de Somalie, des « missions sœurs » que sont EUCAP Somalia et EUTM Somalia, ou du secteur privé.
LT(OF-2) Ines TUFANISCO, 🇮🇹Navy, Legal&Gender Advisor #OpAtalanta: "I meet with local representatives of the govt of #Somalia, #EU sister missions @EUCAPSOM & @EUTMSomalia or the private sector to promote #empowerment & #employment of 🇸🇴#women"@eu_eeas@MinisteroDifesa #DreamBig pic.twitter.com/IAOHZ5Yx0L
— EU NAVFOR (@EUNAVFOR) October 4, 2020
Palestine. Les femmes dans la police
Formation des nouveaux agents de la police civile palestinienne à l’égalité des sexes, création d’une nouvelle ligne d’urgence pour les violences sexuelles, échange de pratiques sur les questions de genres entre districts. Ce sont quelques actions de la mission de soutien à la police et de l’état de droit pour le territoire palestinien (EUPOL Copps). Détails ici

Géorgie. Observation le long de la ligne de démarcation
La mission d’observation de l’UE en Géorgie nous emmène en patrouille, avec Maria et trois collègues, à la rencontre des communautés locales, près de la ligne de démarcation administrative avec l’Ossétie du Sud. À EUMM Georgia, 27% du personnel sont des femmes. Détails ici

Kosovo. Conseillère de terrain
Chiara Tagliani est conseillère en matière de genre à la mission État de droit au Kosovo (EULEX). Son objectif : faire progresser la position des femmes dans diverses institutions kosovares. Elle a aussi soutenue la création de l’Association des femmes dans la police du Kosovo et de l’Association des femmes du service correctionnel du Kosovo. Détails ici

Ukraine. Un réseau pour l’égalité des sexes
Intégrer une perspective d’égalité des sexes dans le mandat de la mission. C’est devenue une priorité de la mission de conseil aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine). Elle rappelle qu’entre 1992 et 2018, seuls 13 % des négociateurs, 3 % des médiateurs et 4 % des signataires des principaux processus de paix étaient des femmes. Détails ici

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
- rapport sur l’égalité des genres dans la politique étrangère et de sécurité de l’Union
NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC