Un cargo turc à destination de Misrata arraisonné par le Latouche Tréville. Dans le calme
(B2) Le MV Medkon Sinop, un cargo battant pavillon panaméen, et appartenant à la compagnie turque Medkon lines, a été arraisonné au large de la Libye dans le cadre de l'opération EUNAVFOR Med Irini
Les gars du Latouche-Tréville à l'abordage
Le contrôle s'est produit mardi (20 octobre) à 16h30 à 135 milles nautiques au nord de Benghazi (Libye). Le MV Medkon Sinop qui avait quitté Ambarli, en Turquie, le 18 octobre et se dirigeait vers Misrata en Libye a été arraisonné dans les eaux internationales par les militaires français de la frégate Latouche-Tréville. Ceux-ci agissaient dans le cadre de l'opération EUNAVFOR Med Irini, et d'un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, afin de vérifier la bonne application de l'embargo sur les armes à destination de la Libye.
Rien de suspect à bord
L'équipe d'arraisonnement a « examiné les documents disponibles à bord » et a « inspecté la cargaison », qui se trouvait dans des conteneurs. Ce, sur « une base aléatoire ». « Rien de suspect n'a été trouvé et l'équipe d'arraisonnement est retournée à son unité, permettant au navire de poursuivre sa route », selon l'officier de com' d'Irini.
Dans le calme
« La procédure s'est déroulée sans problème et dans une atmosphère de collaboration entre le capitaine et l'équipage », précise-t-on au QG d'Irini à Rome. « Toutes les précautions recommandées pour le Covid-19 ont été également observées lors de l'arraisonnement. »
Commentaire : le retour à la normale entre Français et Turcs ?
Ces précisions ne sont pas superflues. On se souvient, en effet, que la dernière tentative d'interception d'un navire turc (le Cirkin) soupçonné de trafic d'armes vers la Libye avait tourné au grabuge diplomatique. La marine turque s'était opposée de façon ferme et vive à l'interception d'abord par un navire grec, puis par un navire italien et enfin un navire français (Lire : Le Cirkin n’en était pas à son coup d’essai. Un navire français illuminé au radar). Cela avait provoqué une « montée dans les tours » au plan diplomatique. Cette façon de faire plutôt inhabituelle entre alliés a laissé des traces, même si chacun à l'OTAN, aujourd'hui, entend tourner la page (article à suivre).
(Nicolas Gros-Verheyde)