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Routes migratoires vers l’Europe. Baisse des passage. L’effet Covid-19

(B2) La route des Balkans s'affirme comme l'une des principales voies d'entrées illégales en Europe sur les six premiers mois de l'année 2020

Les traversées en Méditerranée orientale, à destination de la Grèce, ont chuté de près de la moitié au premier semestre 2020 en comparaison de 2019 (crédit : Frontex)

Traversées illégales en baisse

Sur les six premiers mois de cette année, le constat est net : avec 36 400 entrées illégales en Europe, le nombre de traversées illégales des frontières vers les pays de l'Union européenne baisse d'un cinquième par rapport à 2019 selon les constats de l'agence de garde-côtes et garde-frontières européenne, Frontex. L'effet de la crise liée au Covid-19 semble expliquer en grande partie ce recul. Mais il faut sans doute observer sur la durée une modification des routes migratoires.

La voie principale de moins en moins empruntée

Avec 11 900 passages en six mois, de janvier à juin 2020, la route de la Méditerranée orientale (vers la Grèce) reste la plus empruntée. Toutefois, le nombre de passages a radicalement baissé. Il est presque deux fois moins importants que l'an passé. Les niveaux de passages sont parmi les plus bas enregistrés sur cet itinéraire depuis au moins 2009.

Le boom de la route des Balkans occidentaux, l'effet Turquie ?

C'est la voie sur laquelle le nombre de passages augmente le plus. Frontex a détecté « près de 9300 migrants » aux frontières. Le bond est de de plus de 70% par rapport à la même période un an plus tôt. Ce bond s'explique sans doute en partie en raison du bras de fer entre Turcs et Européens en mars dernier. La Turquie avait menacé de rouvrir largement la frontière et fait affluer des centaines de migrants aux points de passage terrestres entre la Grèce et la Turquie, le long du fleuve Evros.

Méditerranée centrale 

La voie vers l'Italie et Malte a, elle, de nouveau augmenté en nombre de passages entre 2019 et 2020. Frontex a compté 7186 passages. Le chiffre n'était que de 5000 l'an dernier, mais il englobait les passages de juillet. Difficile dès lors de comparer.

Méditerranée occidentale, la route des Algériens

La baisse est en revanche nette sur les routes migratoires de l'Afrique du Nord vers l'Espagne. Où le nombre de franchissements illégaux de frontières a été divisé par deux, pour atteindre 4500 sur six mois.

Six nationalités majoritaires

Sur les routes de Méditerranée orientale et des Balkans, ce sont toujours surtout des Syriens et Afghans qui tentent de passer. En Méditerranée centrale et occidentale, ce sont surtout des Algériens, Tunisiens, Marocains et des Bangladais.

(Emmanuelle Stroesser)

  1. Il faut noter que Frontex parle de détections de passages illégaux (ce qui peut recouper parfois le passage d’une même personne).

Emmanuelle Stroesser

Journaliste pour des magazines et la presse, Emmanuelle s’est spécialisée dans les questions humanitaires, de développement, d’asile et de migrations et de droits de l’Homme.

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