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Quand les États-Unis ont failli frapper l’Iran après la destruction d’un drone

(B2) C'est une série de tweets qu'il faudra garder et qui restera dans certaines mémoires. Ce matin (21 juin, 14h heures Paris) le président américain Donald Trump a confirmé le récit d'une série de trois frappes US interrompues, in extremis, sur l'Iran. Un acte de générosité soudain ?

Le drone de la marine américaine MQ-4 (U.S. Navy photo by Erik Hildebrandt/Released)

L'Iran a abattu jeudi (20 juin) un drone Global Hawk qui aurait violé son espace aérien. Version que conteste le gouvernement américain, soulignant que l'appareil était au-dessus des eaux internationales, mais ne niant toutefois pas qu'il 'observait' le territoire iranien (cf. encadré)

Trump à la vue d'un nombre possible de morts recule

« Lundi (1), ils [les Iraniens] ont abattu un drone non armé volant au-dessus des eaux internationales. Nous étions armés et prêts à riposter la nuit dernière contre trois sites différents quand j'ai demandé combien (de personnes) allaient mourir. 150 personnes, monsieur, a été la réponse d'un général. Dix minutes avant la frappe, je l'ai stoppée, ce n'était pas proportionné par rapport à une attaque contre un avion sans pilote. »

Le refus d'armes nucléaires pour l'Iran

Et d'ajouter : « Il n'y a pas d'urgence, notre armée a été reconstruite, rénovée, et est prête à y aller. [Elle] est de loin la meilleure au monde. Les sanctions frappent et [d'autres] ont été ajoutées la nuit dernière. L'Iran ne sera JAMAIS autorisé à avoir d'armes nucléaires, pas contre les États-Unis, et pas contre le MONDE ! »

Un message clair de Téhéran à Washington

Le général Hossein Salami, chef du Corps des gardes de la révolution islamique (IRGC), a confirmé jeudi l'incident. Un drone de surveillance américain RQ-4 Global Hawk a été abattu par la force aérienne des gardiens de la révolution près de la région de Kouh-e Mobarak dans le district de Jask, dans le centre du pays, « après que l'avion eut violé l'espace aérien iranien » selon l'agence Fars. C'est « un message clair » envoyé selon lui aux Etats-Unis et à tout ennemi. « Les frontières sont nos lignes rouges et tout ennemi qui les violera ne rentrera pas chez lui et sera anéanti. Le seul moyen pour les ennemis est de respecter l'intégrité territoriale de l'Iran et les intérêts nationaux », a-t-il ajouté.

(Nicolas Gros-Verheyde)


Une attaque délibérée selon le commandement américain

Le commandement central US a reconnu la perte d'un « appareil de la marine américaine RQ-4 ». Celui-ci survolait bien le golfe d'Oman et le détroit d'Ormuz pour effectuer une « mission de surveillance ». Mais il réfute la violation du territoire. Il se trouvait « dans l'espace aérien international à proximité des lieux des récentes attaques maritimes de l'IRGC. dans les environs de Goruk, en Iran » et n’a «  jamais violé l’espace aérien iranien au cours de sa mission ».


(1) Il s'agit de jeudi et non de lundi comme mentionné par Donald Trump

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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