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La migration passe à l’ouest

(B2) Les dernières statistiques le prouvent, le flux migratoire s'est limité de façon drastique sur la route centrale vers l'Italie, qui n'est plus aujourd'hui le point majeur d'arrivée.

En 2017 la plupart des migrants (114.542 ou 67%) prenaient la route centrale vers l'Italie, avec des risques importants (2831 morts selon une évaluation de l'OIM, soit un taux de 2,5%). 28.848 personnes (17%) passaient par la voie Est vers la Grèce et les Balkans, 27.253 personnes (16%) par la voie Ouest vers l'Espagne.

En 2018, la situation a complètement changé, la route Ouest vers l’Espagne concentre la majorité des migrants (42.470 personnes, 51% des migrations). La route ‘Est’ par la Grèce et les Balkans (24.537 personnes, 28%) est la seconde voie. La voie centrale vers l'Italie reste plus minoritaire aujourd'hui (18.322 personnes, 21%), elle a ainsi retrouvé un rythme similaire à celui d’avant la crise de 2015-2016. Cette route reste cependant très risquée avec un taux de mortalité à presque 7% (1260 morts au 5 octobre selon une estimation de l'OIM).

Le fait nouveau est le flux important de personnes qui viennent de Tunisie, et non plus de Libye. Environ 4819 personnes — essentiellement des Tunisiens (91%) qui fuient leur pays — se dirigent vers les deux principales iles italiennes de Méditerranée : la Sardaigne et la Sicile.

Une route qui reste la plus mortelle également avec une estimation à 1260 morts (source OIM)

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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