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La Belgique pourrait cesser toute contribution à l’opération Sophia en 2019

(B2 - exclusif) Le gouvernement belge ne croit pas que l'opération de l'UE en Méditerranée (EUNAVFOR Med alias Sophia) soit vraiment efficace. Aucun navire n'était présent en 2018, aucun ne le sera en 2019. La présence d'officiers au QG de Rome pourrait même être interrompue au 1er janvier prochain. Un retrait symbolique pour un pays qui a été un des premiers contributeurs
(crédit : marine belge / Jorn Urbain)

Pas de contribution en navires

La défense belge n'avait pas jugé bon de contribuer en fournissant des navires cette année. Une position qu'elle compte réitérer en 2019, comme l'a confirmée le ministre Steven Vandeput lors d'un entretien avec B2 fin août. « Nous n'avons pas contribué avec des navires cette année et nous tiendrons la même position l'année prochaine. »

Une opération suboptimale

Une question d'efficacité juge le ministre (N-VA). « Pour moi, cette opération est quand même suboptimale. Je l'ai dit à Vienne [NDLR lors de la réunion informelle des ministres de la Défense]. Car on n'est jamais passé aux phases 2b et 3 (comme prévu) qui concernent la lutte contre les passeurs. C'est le problème, cette opération n'est pas encore efficace. »

Des ersatz de solution

« On parle d'ajouter le contrôle des flux de pétrole au mandat de l'opération, mais cela reste accessoire finalement, par rapport à l'objectif principal.  Tout le monde se concentre sur la formation des garde-côtes. Mais cela apparait comme un ersatz de solution, faute de passer aux phases 2b et 3. »

Pas de contribution tant qu'il n'y a d'intervention dans les eaux territoriales

La Belgique « contribuera donc quand on passera à la phase 2b et 3 [avec la possibilité pour les navires d'intervenir dans les eaux territoriales libyennes et à terre]. Sinon, cela ne sert pas à grand chose ». Lire l'entretien complet : Facilité de paix, Pesco, Sophia … Il reste encore des points à clarifier (Steven Vandeput)

Arrêt de toute participation en 2019

La Belgique conserve encore quelques officiers dans l'état-major de l'opération à Rome. Mais ce n'est plus qu'une question de mois, selon nos informations. Une décision est en préparation. Et elle pourrait conduire à ne pas proposer de renouveler cette présence belge dans l'état-major. Ainsi au premier janvier, la Belgique ne participerait plus formellement à Sophia en personnel et en moyens, mais uniquement de manière financière via le mécanisme Athena. 

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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