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Les casques blancs exfiltrés de Syrie sont arrivés en Jordanie

(B2) Un groupe de plus de 400 Casques blancs et leurs familles a pu quitter dimanche (22 juillet) la Syrie. Une exfiltration menée par les occidentaux dans le but de sauver ces sauveteurs

En tout 422 personnes, dont 98 sauveteurs et leurs familles (plus de la moitié sont des enfants), ont pu être accueillis en Jordanie. Ils vont être réinstallés dans plusieurs pays de l'Alliance atlantique.

Pris en charge par l'armée israélienne

Les casques blancs ont été pris en charge sur le plateau du Golan, dans la nuit de samedi au dimanche, à la frontière avec la Syrie, et escortés en bus jusqu'à la Jordanie par l'armée israélienne. Une opération menée à la demande de plusieurs pays, notamment le Canada et les États-Unis comme l'a indiqué le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « Il y a quelques jours, le président Trump m'a contacté, tout comme le premier ministre canadien Trudeau et d'autres, et m'a demandé d'aider à évacuer des centaines de « casques blancs » de Syrie. Ce sont des gens qui ont sauvé des vies. Par conséquent, j'ai approuvé leur passage en Israël vers d'autres pays, en tant que geste humanitaire important. » (1)

Un rôle central joué par l'ONU

L'ONU a joué « un rôle central » dans cette évacuation, indique-t-on du côté américain. Les casques blancs ont ainsi été pris en charge immédiatement par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) sur une base de transit, jusqu'à ce que les procédures de réinstallation dans les pays tiers soient terminées.

Réinstallés dans plusieurs pays

Le Canada a déjà indiqué qu'il accueillerait près de 50 de ces casques blancs ainsi que leur famille (soit environ 250 personnes) comme l'ont confirmé plusieurs sources à CBC, selon Radio Canada. L'Allemagne a affirmé, par la voix de son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, être prête à accueillir huit d'entre eux. Le Royaume-Uni doit en accueillir également.

Une opération préparée en marge de l'OTAN

Cette évacuation aurait été discutée et bouclée en marge de la dernière réunion de l'OTAN. « J’ai recommandé que les dirigeants fassent preuve de leadership à l’échelle mondiale pour appuyer et aider ces héros », a confirmé Chrystia Freeland, la ministre canadienne.

Et la France

La France, a indiqué un communiqué le Quai d'Orsay, a été  « activement associée aux démarches conduites avec plusieurs partenaires » pour permettre le succès de cette opération. Elle « est prête à contribuer à l’accompagnement et à la protection de ces personnes et de leurs familles », ajoute Paris. Mais sans préciser pour l'instant le nombre de personnes accueillies.

(NGV)


Des casques blancs menacés par l'avancée du régime

« Cet engagement des casques blancs mérite l'admiration et le respect », a souligné le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas. « Depuis le début du conflit syrien, [ils] ont sauvé plus de 100 000 personnes. Plus de 250 d'entre eux ont payé de leur vie » cet engagement. Mais « avec l'avancée du régime, de nombreux casques blancs étaient menacés ». Même tonalité à Londres : « Nous rendons hommage au travail courageux et désintéressé que les volontaires de White Helmets ont fait pour sauver les Syriens de tous les côtés du conflit », a déclaré le ministre britannique Jeremy Hunt. Ou à Washington. « Nous sommes heureux que ces bénévoles courageux, qui ont sauvé des milliers de vies, soient maintenant hors de danger », a indiqué la porte-parole du Secrétaire d'État US, Heather Nauert.


(1) « Several days ago President Trump contacted me, as did Canadian Prime Minister Trudeau and others, and requested that we assist in evacuating hundreds of 'white helmets' from Syria. These are people who have saved lives and whose lives were in danger. Therefore, I approved their passage through Israel to additional countries, as an important humanitarian gesture. » Source : Premier ministre israélien.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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