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Une patrouille franco-malienne de Barkhane attaquée dans Gao (V3)

(B2) Une patrouille conjointe de l'opération Barkhane et des forces maliennes a été victime d'une attaque à Gao, ville du nord du Mali, ce dimanche (1er juillet)

Les IED sont un risque majeur au Mali. Ici formation dans le cadre de l'opération Koufra III d'une section de militaires maliens à la détection d'IED par un détachement du 6ème Régiment du génie (archives B2 / Crédit : DICOD / EMA)

Un véhicule suicide

Selon les premières informations, une automobile (4X4) bourrée d'explosifs a explosé, vers 10h45 heure locale (12h45 Paris), à côté de plusieurs véhicules français blindés légers en patrouille conjointe avec leurs collègues maliens, dans le quartier d'Aljabandia près du lycée de Gao. Le détachement comprenait une trentaine de soldats dont certains patrouillaient à pied et trois véhicules blindés de type VBCI.

Un bilan important parmi les civils

Le souffle de l'explosion « a été particulièrement important au point de détruire deux blindés » rapporte Nord Sud un journal en ligne malien. Plusieurs civils, dont des enfants, ont été touchés, nombreux dans ce quartier populaire. On déplore au total au moins quatre morts (deux tués sur le coup) et 24 blessés parmi les civils, transportés à l'hôpital de Gao.

La zone a été « immédiatement sécurisée par la force Barkhane, appuyée par les forces armées maliennes qui patrouillaient également à proximité ». Les militaires maliens ont notamment assuré la prise en charge et l’évacuation de blessés civils vers l’hôpital civil de Gao. La population civile a également participé aux secours, « dans un élan de solidarité » salué par l'état-major des armées.

Du côté des militaires français, le bilan exact est encore à préciser. « il n'y a pas de mort parmi les soldats français », a tenu à préciser rapidement le colonel Patrick Steiger, porte-parole de l'état-major français des armées, démentant ainsi une première information qui avait circulé parmi les Maliens.

Quatre blessés sérieux parmi les militaires

En revanche, plusieurs militaires de Barkhane sont pourraient avoir été blessés. L'état-major des armées l'a confirmé dès dimanche soir. Quatre d'entre eux sont sérieusement atteints a-t-on confirmé à B2. « Ils ont été pris en charge par la structure médicale de la base française à Gao puis transportés dans la nuit par deux avions médicalisés et ont rejoint un hôpital militaire français ».

La ministre des armées Florence Parly a aussitôt fait passer, dimanche soir, un message pour apporter son soutien aux soldats blessés et ses condoléances à la population malienne. « Notre détermination ne faiblit pas » a-t-elle ajouté.

Un contexte tendu

L'arrivée de renforts européens attendus

Cette attaque survient alors que l'opération Barkhane va recevoir, pour la première fois, le renfort de deux pays européens : le Royaume-Uni avec des hélicoptères Chinook et les Estoniens avec une soixantaine d'hommes (lire : Des Estoniens en soutien aux Français de Barkhane à Gao).

Cela n'est pas un très bon signe de la stabilisation dans le nord et le centre du pays. L'inquiétude est de mise surtout dans la région Centre, vers Mopti-Sévaré (lire : La situation sécuritaire au Mali : plutôt difficile), mais aussi dans les villes de Gao et Tombouctou qui abritent des garnisons de la Minusma ou maliennes souvent prises pour cible (lire : La MINUSMA victime à Tombouctou d’une attaque terroriste complexe. Des Français touchés).

Le QG du G5 Sahel pris pour cible 

Il y a deux jours, vendredi (29 juin), le QG de la force conjointe du G5 Sahel à Sévaré (région centre) avait été attaqué, faisant deux morts parmi les soldats maliens, ainsi qu'un civil, et « occasionnant également des dégâts matériels importants » selon le communiqué officiel du gouvernement malien. Trois attaquants avaient également été tués, portant le bilan total à six morts.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Les armées françaises ne communiquent sur un bilan éventuel qu'une fois les blessés stabilisés et les familles averties.

Lire notre fiche sur l’opération Barkhane

Mis à jour à trois reprises lundi 2 et mardi 3 juillet

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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