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Foot et droits de l’Homme. Le ballon ne tourne (toujours) pas rond… en Russie

Mascotte FIFA de la Coupe du monde Russia 2018

(B2) La coupe du monde démarre ce jeudi (14 juin) en Russie. Elle n'échappe pas à la politique. Difficile de faire autrement. Mais comment faire ? C'est un peu le ballon qui tourne en rond...

« Sévère restriction à la liberté de la presse, emprisonnement de journalistes et d'opposants politiques, intimidation des défenseurs des droits de l'Homme »... le bilan de la Russie en matière de droits fondamentaux n'est pas glorieux à lire le communiqué commun publié, le jour de l'ouverture de la coupe du monde de football, en Russie, jeudi (14 juin), par trois responsables du Parlement européen. La Russie « affiche un pauvre bilan en matière de droits de l'Homme, jusque dans la préparation de cette coupe du monde ».

Des violations qui ne peuvent plus être tolérées

Ces « violations des droits de l'Homme » qui « ne devraient plus être tolérées » indiquent le président de la commission des Affaires étrangères, David McAllister, son homologue de la sous-commission Droits de l'Homme ; Pier Antonio Panzeri, le président de la délégation à la commission de coopération parlementaire UE-Russie, Othmar Karas. Tous trois ne sont pas vraiment des alternatifs invétérés ou des anti-russes forcenés : ils font partie de la CDU allemande (pour le premier), du mouvement démocrate et progressiste italien Articolo UNO (pour le deuxième) et de l'ÖVP autrichienne (pour le troisième) et sont membres de la coalition qui dirige le Parlement et la Commission européenne. Autant dire des modérés...

Pas de résignation

Pourtant les trois eurodéputés ne se résignent pas à ce que la protection des droits de l'Homme vienne après « toute autre préoccupation ». « Nous appelons à ce que de grands événements sportifs deviennent l'occasion de réflexion et de changement. » Ils en appellent plus directement « aux autorités internationales qui régissent les Jeux », pour « faire respecter les droits de l'Homme dans leurs statuts lorsqu'ils décernent et préparent l'organisation de grands événements sportifs ».

Vaine mise en garde ?

Le choix du prochain organisateur de la coupe du monde en 2022, le Qatar, est déjà acté. Là où des pratiques d'esclavage dit moderne ont été dénoncées par des ONG pour la construction des stades... Le dernier rapport d'Amnesty international note quelques menues évolutions dans le bon sens, en tout cas sur les droits des travailleurs migrants. Mais pas sur la liberté d'expression ni sur les conditions des femmes. Mais tant que les hommes continuent de jouer...

(Emmanuelle Stroesser)

Emmanuelle Stroesser

Journaliste pour des magazines et la presse, Emmanuelle s’est spécialisée dans les questions humanitaires, de développement, d’asile et de migrations et de droits de l’Homme.

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