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Varoufakis lance un nouveau parti dans la mouvance de DiEM25

(B2) L'ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a lancé lundi (26 mars) à Athènes un nouveau parti de gauche en vue des législatives prévues en Grèce en septembre 2019, dans la mouvance de DiEM25 créé dans plusieurs pays d'Europe.

Yannis Varoufakis devant la presse après l'eurogroupe de juin 2015 (crédit : EBS / Archives B2)
Yannis Varoufakis devant la presse après l'eurogroupe de juin 2015 (crédit : EBS / Archives B2)

Iconoclaste

« Nous n'allons pas mâcher nos mots », a souligné lors d'une conférence de presse Yanis Varoufakis, 57 ans, assis devant une représentation en néon rouge du logo de son parti, MeRA25, sur la scène d'un théâtre du centre d'Athènes. S'engageant à « apporter un espoir réaliste » dans son pays, Yanis Varoufakis, à présent professeur d'économie à l'université d'Athènes, a souligné que MeRA25, « Front de désobéissance réaliste européenne à l'horizon 2025 », fait partie du DiEM25, "Mouvement pour la démocratie en Europe 2025", le mouvement transnational et anti-establishment qu'il a largement contribué à lancer début 2016.

Vers une restructuration de la dette

Pour la Grèce, Yanis Varoufakis suggère à travers MeRA25 une restructuration de la dette, des baisses d'impôts et la création d'une société publique chargée de gérer la dette des clients des banques et de protéger les clients surendettés des saisies immobilières. Les relations entre M. Varoufakis et les créanciers de la Grèce (UE et FMI) avaient souvent été tendues pendant les six mois où il a été aux commandes du ministre des Finances, de janvier à juillet 2015, dans le premier gouvernement Syriza d'Alexis Tsipras, avant le tournant de la 'rigueur'. Quelques jours après la démission de M. Varoufakis, Alexis Tsipras, sous pression des créanciers, avait accepté de signer un troisième plan d'aide au pays, contre tous les engagements électoraux de Syriza.

Une gauche plurielle

Composé de « gens de gauche et issus du libéralisme, de Verts et de féministes », DiEM25 appelle à "un nouveau pacte" pour le Vieux Continent frappé par les retombées de la crise économique entamée il y a dix ans. Il se veut un « mouvement européen radical visant à lutter contre l'establishment qui gouverne l'Europe ». Il n'a pas de dirigeant. Dans les prochains mois, ses membres, dans les pays où le mouvement est actif (1), éliront un secrétaire général, désigneront des candidats pour les Européennes et élaboreront une plateforme électorale pour chaque pays.

(avec AFP)

Lire aussi : Elections 2019. Hamon, Varoufakis lancent la première liste transnationale

(1) la France, l'Allemagne, le Royaume Uni, l'Irlande, le Portugal, la Pologne et la Lituanie.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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