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Un premier convoi de secours pour la Ghouta orientale… Ce n’est pas suffisant dit le CICR

(Crédit : CICR)

(B2) Après avoir tenté à de multiples reprises d’obtenir un accès humanitaire à la Ghouta orientale au cours des dernières semaines, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a finalement pu entrer dans la ville de Douma en début de journée lundi (5 mars), dans le cadre d’un convoi humanitaire organisé conjointement avec le Croissant-Rouge arabe syrien et les Nations Unies, annonce l'organisation humanitaire dans un communiqué parvenu à B2.

Un convoi de 46 camions

Le convoi de 46 camions transportait 5 500 colis alimentaires pour un mois destinés à plus de 27 500 personnes (un colis par famille de cinq), ainsi que des fournitures médicales et chirurgicales vitales comme du matériel de pansement. « Ce convoi constitue un premier pas positif qui atténuera dans l’immédiat les souffrances d’une partie des civils dans la région de la Ghouta orientale. Mais un seul convoi, aussi important soit-il, ne suffira jamais compte tenu des conditions désastreuses et des pénuries auxquelles la population est confrontée. Un accès humanitaire constant doit impérativement être garanti et davantage d’autorisations doivent être accordées dans les jours et les semaines à venir », insiste Robert Mardini, directeur du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient.

Une situation inacceptable

Le CICR n’avait plus pu fournir d’aide humanitaire dans la Ghouta orientale depuis le 12 novembre dernier (lire : La situation dans la Ghouta orientale inquiète les ONG). « Depuis quelques semaines, de nombreux habitants de la Ghouta orientale sont morts dans les combats intenses ou faute d’accès aux soins médicaux. Cherchant à se protéger des bombardements continus, des familles ont passé des jours et des nuits cachées dans des abris souterrains, avec presque rien à manger. Des hôpitaux, des maisons et des installations du Croissant-Rouge arabe syrien ont été endommagés et continuent d’être pris pour cible ». « Cette situation est inacceptable » précise l'organisation.

Les règles minimales du droit de la guerre bafouées

La ville de Damas n’est pas épargnée. « De nombreux quartiers ont essuyé des tirs de mortiers ces dernières semaines, faisant des morts et des blessés parmi les civils. » Le CICR a demandé « à maintes reprises à tous les acteurs en Syrie de respecter le droit de la guerre, qui est actuellement ignoré ». Et l'organisation de lancer un nouvel appel, implorant chacun d'avoir un minimum d'humanité. « Nous exhortons une fois encore les parties au conflit à prendre toutes les précautions possibles pour épargner et protéger les civils ».

(mis à jour 6.3) Le représentant en Syrie du Haut-commissariat pour les réfugiés de l'ONU a affirmé lundi soir que le convoi a dû se retirer après neuf heures de livraisons effectuées « en plein milieu des bombardements », selon l'AFP. Un deuxième convoi est prévu jeudi. Au total, l'ONU a reçu les autorisations nécessaires pour distribuer des aides pour « 70.000 personnes ».

(NGV)

 

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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