Le navire de l’ONG Jugend Rettet forcé de quitter la Méditerranée centrale
(B2) L'Italie a saisi le "Iuventa", mercredi (3 août), un bateau de l'ONG allemande Jugend Rettet, naviguant sous pavillon néerlandais, soupçonné d'avoir facilité l'immigration illégale. Après l'avoir « préventivement » placé sous séquestre à Lampedusa, le procureur Ambrogio Cartosio a expliqué que « des membres d'équipage du "Iuventa" sont soupçonnés d'avoir pris à bord, au moins à deux reprises, des migrants escortés par des trafiquants libyens et dont les vies n'étaient pas en danger ». L'enquête laisse penser que la pratique était « fréquente », mais pour des motifs purement « humanitaires ».
Un départ forcé de la zone de sauvetage
Des allégations qui ont provoqué la stupeur dans l'ONG. « Notre navire n'est pas confisqué. Et notre équipage n'est pas arrêté. Ce qui se passe relève de la procédure ordinaire. [...] Notre équipage est [simplement] interrogé par les autorités. » a d'abord indiqué l'organisation (le 2 août) dans des tweets.
Avant d'annoncer (le 3 août) son départ de la zone. « C'est avec le cœur lourd que la 9e rotation observe son départ forcé de Lampedusa et de la Méditerranée centrale où nous sommes cruellement attendus ».
Pas de signature du code de conduite
Peu avant, Jugend Rettet avait expliqué, dans un communiqué publié sur facebook, le 1er août ne pas vouloir signer le code de conduite imposé par les autorités italiennes aux navires de sauvetage en mer évoluant en Méditerranée centrale. « Notre priorité est le sauvetage des personnes dans le besoin. Mais cela n'est pas la priorité de ce code de conduite. [...] Certains paragraphes nous auraient forcés à sortir du droit maritime international dans certaines circonstances. D'autres paragraphes sont en contradiction directe avec les principes humanitaires sur lesquels notre travail est basé. »
(Leonor Hubaut avec Nicolas Gros-Verheyde)
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