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Un 14 juillet sous la bannière étoilée. Donald Trump sur la Tour Eiffel

The U.S. Air Force Air Demonstration Squadron "Thunderbirds" joue le "High Bomb Burst" au Cleveland National Air Show le 1er sept. 2011 (Crédit : U.S. Air Force photo/Staff Sgt. Larry E. Reid Jr.)

(B2) Le président américain, Donald Trump sera en France le 13 (après-midi) et 14 juillet (matin) pour une visite très symbolique, mais aussi pleine d'enjeux politiques et diplomatiques.

Cette visite permet au président français Emmanuel Macron de consacrer son arrivée sur la scène internationale et au président Trump de tourner le dos à des problèmes "domestiques". La séquence sera peuplée de moments "images" : le président américain devrait débuter sa visite par les Invalides, et le musée, avec un dîner le soir au "Jules Verne", sur la Tour Eiffel (Paris is Paris ! comme le dit la presse US), et assistera le lendemain au défilé du 14 juillet. Le dernier président à avoir assisté au défilé était George W. Bush, en 1989, pour la célébration du bicentenaire de la Révolution française.

Quelques sacrés points de divergence...

Entre Paris et Washington, les points de divergence ne manquent pas : le dossier "climat" bien entendu, les sanctions sur l'Iran et l'isolement du Qatar par les monarchies du Golfe, le Sahel dans une certaine mesure. Même si les Américains se sont finalement rangés à l'idée d'une résolution des Nations unies, l'initiative a été rognée aux ailes (pas de mandat de force ni de financement). . Paris espère bien arriver à convaincre les Américains de faire un geste, et d'annoncer un financement pour cette force du G5 Sahel, « instrument indispensable de la stabilisation » dans la région, souligne un diplomate français. « Nous ne pouvons qu'espérer un accroissement du soutien international et notamment du soutien américain » ajoute-t-il.

... mais aussi une vieille amitié qui trouve à s'épanouir

De ces points de divergence, l'Elysée ne les cachent pas. « Il y en a. Nous en parlons franchement ». Mais ils préfèrent appuyer sur les points de convergence où Français et Américains sont « tout à fait sur la même ligne » : la lutte contre le terrorisme, notamment qui « nécessite une concertation très étroite et une action commune », la coalition contre Daesh (où Français et Américains sont côte à côte), le conflit en Syrie, au moins sur la question des armes chimiques ou la seule voie possible de sortie, au plan politique. Symbole de cette bonne entente, et le clou du spectacle de la visite présidentielle, sera le défilé militaire traditionnel du 14 juillet, où les Américains seront à l'honneur.

Cent ans d'engagement américain sur le continent

Près de 200 militaires de la US Navy, de l'US Air Force et et de l'US Army ouvriront en effet le défilé, pour célébrer les 100 ans d'engagement américain en Europe, avec l'intervention des États-Unis dans la Première guerre mondiale, aux côtés des alliés français et britanniques (1). Ils appartiennent à différents corps, illustrant la diversité des forces américaines. Des hommes (et femmes) de la 1ère division de l'infanterie — celle-là même qui fut la première division à entrer en France et à aller aux combats – la 173rd Airborne Brigade – qui est basée en Europe –, la 10th Mountain Division –, le 7th Army Training Command – , au sol, ouvriront ainsi le défilé.

Un pilote américain aux commandes d'un Rafale

Le spectacle devraient aussi être en l'air. Six F-16 de la patrouille acrobatique américaine (les fameux Thunderbirds) et deux F22 Raptor avions de chasse furtifs, participeront au défilé aérien. Tandis qu'un « des Rafale français sera piloté par un aviateur de la marine américaine » selon les Américains. Une preuve notable que la France reste un des alliés les plus engagés aux côtés des Américains (et vice-versa).

Un niveau inégalé de coopération

« La relation France - USA est au beau fixe au niveau de la coopération militaire » témoigne un haut gradé français. « La France est engagée aux cotés des US » dans le cadre de la coalition de Daesh. « Tout se fait dans une interopérabilité parfaite et un niveau de confiance qui n’a jamais été atteint auparavant par les armées. »

(Nicolas Gros-Verheyde, au Palais de l'Elysée)

(1) Entrée en guerre en avril 1917, l'American Expeditionary Force (ou AEF) fut constitué en mai de la même année. Et les forces américaines arrivèrent en France par trois ports (Boulogne, St Nazaire, Brest). A l'armistice, il y avait sur le continent un million de militaires commandés par un certain amiral Pershing. Près de 110.000 hommes y perdirent la vie (dont la moitié environ au combat) et 240.000 furent blessés.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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