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Premier bataillon formé en Centrafrique pour EUTM RCA

Afin de marquer la fin de la formation du Bataillon d'Infanterie Territoriale (BIT) 3 et faisant suite à l'exercice bataillonnaire, une remise d'attestation de formation est remise aux cadres. (Crédit: EUTM RCA)

(B2) Le premier bataillon des forces armées centrafricaines formé par la mission européenne EUTM RCA, est opérationnel. Une cérémonie de remise de diplômes a été organisée au camp Kasaï hier (jeudi 11 mai), pour marquer la fin des sept mois de formation.

Une formation de sept mois

Les 650 soldats, hommes et femmes, du bataillon d'infanterie territoriale numéro 3 (BIT3) ont suivi une formation et un entraînement allant de la mise en place de la structure de commandement, de l’entraînement individuel, puis niveau groupe, section, compagnie puis enfin bataillon. Deux priorités ont guidé la formation : « défendre la population et les biens » et « garantir l’intégrité du territoire national ».

Un premier (petit) pas pour la reconstruction des FACA

Pour Herman Ruys, le général belge commandant la mission européenne EUTM, la formation de ce premier bataillon n'est qu'un « premier pas » dans la reconstruction de l'armée centrafricaine. « Maintenant, on a un bataillon de 600 personnes est capable de faire certaines tâches, mais il faut que l'on continue. Au fur et à mesure on va augmenter la capacité des FACA. » La formation du second bataillon, le "BIT1", a déjà commencé. Européens et Centrafricains sont désormais mieux rodés. Sa formation devrait prendre trois ou quatre mois, selon ce qu'a pu savoir B2. D'ici la fin de son mandat de deux ans, EUTM RCA devrait avoir formé trois bataillons, soit 1800 personnels.

Pas de déploiement prévu... par manque de moyens 

Un petit bémol vient tempérer ce bon résultat. Les 650 soldats centrafricains auraient dû être déployés sur le terrain, en particulier au sud-est du pays, où opèrent les forces spéciales américaines et les forces africaines régionales lancées aux trousses de Joseph Kony. La réalité a imposé de reporter ce déploiement. Ces soldats centrafricains ne disposent ni de l'équipement basique (logistique, camions, systèmes radio...) ni de l'armement (individuel ou d'unité) pour cela. Le risque est réel. « Si on les envoie sans moyens, sans armement, sans soldes, ils pourraient retomber dans les travers du passé », à savoir le racket de la population, expliquait récemment à B2 un connaisseur du pays.

A peine l'armement pour équiper une compagnie

« L'armement dont dispose les FACA suffit à peine à équiper une compagnie de combat, soit environ 150 hommes. Les munitions à disposition suffiraient à peine à tenir pendant 30 minutes une hostilité à faible intensité » affirmait le chef d'état-major Ludovic Ngaïfeï lors d'un colloque, début avril. La question des véhicules tactiques a été, en partie, réglée par des donations bilatérales de la France d'un côté, des États-Unis, de l'autre. La Chine a promis de livrer du matériel et des uniformes.

(Leonor Hubaut)

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Leonor Hubaut

© B2 - Bruxelles2 est un média en ligne français qui porte son centre d'intérêt sur l'Europe politique (pouvoirs, défense, politique étrangère, sécurité intérieure). Il suit et analyse les évolutions de la politique européenne, sans fard et sans concessions. Agréé par la CPPAP. Membre du SPIIL. Merci de citer "B2" ou "Bruxelles2" en cas de reprise Leonor Hubaut est journaliste. Diplômée en relations internationales de l'Université Libre de Bruxelles (mention mondialisation). Elle couvre pour B2 le travail du Parlement européen, les missions de la PSDC et les questions africaines. Spécialiste du Sahel.

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