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Intervention aérienne de la MINUSCA à Bambari

Un hélicoptère Mi-24 «Hind» de la Minusca, dans le cadre de l'opération Bamara, en avril 2016. (Crédit : Minusca)

(B2) La MINUSCA, la Mission de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique, a dû faire une intervention aérienne dimanche (26 février) « pour stopper la progression offensive » d'une quarantaine d'éléments lourdement armés (avec des AK47 et lance-roquettes) de la coalition dirigée par le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), au nord de la ville de Bambari, au centre du pays, indique un communiqué de l'opération. Cette intervention aérienne n'aura duré que deux heures, et s'est soldée par sept blessés et un mort dans les rangs de la coalition.

Lutte entre groupes armés

Depuis novembre 2016, des groupes armés rivaux, le FPRC et l’UPC, anciens membres de la coalition Séléka, et désormais ennemis, s’affrontent dans la région de Bambari pour le contrôle de territoire et pour la perception de taxes illicites sur les habitants. Les Casques bleus multiplient les interventions pour éviter un embrasement général. Déjà le 11 février dernier, alors qu'une colonne de 300 combattants se dirigeait vers la ville stratégique d'Ippy, à une soixantaine de kilomètres au Nord de Bambari, un hélicoptère de la force de l'ONU avait détruit plusieurs véhicules de ces rebelles, ainsi stoppés dans leur progression.

Mise en garde de l'ONU

La force de Nations Unies a adressé une mise en garde à la coalition contre toute tentative de porter la guerre à Bambari. La MINUSCA « utiliser[a] tous les moyens à sa disposition pour éviter une escalade de la violence qui mettrait en péril la vie des populations civiles ». Bambari a été déclarée “ville sans groupes armés” suite au départ du chef de l'UPC et d'autres chefs de groupes armés tels que Gaétan et Tarzan. « Maintenant, ceux qui disent qu’ils vont nous chasser de Bambari, et qu’ils vont y entrer, je leur dit qu’on est prêts, qu’on les attend de pied ferme. Je leur dit "attention, venir à Bambari va avoir son prix. Et il peut être très cher". Et là, on verra qui va rentrer à Bambari » déclarait le général Balla Keita, chef militaire de la MINUSCA, la veille de l’attaque. Un tournant ? Peut-être.

Déploiement des casques bleus à Bambari

Un déploiement conjoint des forces des Nations Unies et des autorités légitimes centrafricaines est « en cours afin d'établir l'autorité de l'État à Bambari ». « Il ne saurait donc y être toléré toute autre force que celle voulue par l'Etat centrafricain. En conséquence, la présence des éléments de la coalition du FPRC à Bambari constituerait une violation flagrante du droit national et international », a dit la Mission.

Trois arrestations

Trois hommes de la coalition du FPRC, Idriss Ahmed El Bashar, Yaya Idriss et Line Angou Aneser, se trouvaient entre ses mains de la force des Nations unies. « Les autorités judiciaires centrafricaines, avec l'appui de la MINUSCA, vont procéder à leur interrogat[oire] sur leur présence dans les environs de la ville ».

(LH / NGV)


Le futur des missions de l'ONU se joue à Bambari

En visite à Bambari le 23 février, le Général Balla Keita, chef militaire de la MINUSCA et ancien inspecteur général des forces armées du Sénégal, s'est montré très politique. « Le dispositif, opérationnel et tactique, est au point. Il s’agit surtout de galvaniser les hommes. Toute la communauté internationale nous regarde. L’avenir des missions de maintien de la paix dépend de ce qui va se passer ici à Bambari. Je suis là pour leur expliquer que c’était de leur responsabilité, une grande responsabilité, de ne pas défaillir. Le monde attends qu’ils répondent aux attentes des populations mais aussi de la communauté internationale qui envoie ici des soldats de la paix pour protéger. » Voir sa déclaration

Leonor Hubaut

© B2 - Bruxelles2 est un média en ligne français qui porte son centre d'intérêt sur l'Europe politique (pouvoirs, défense, politique étrangère, sécurité intérieure). Il suit et analyse les évolutions de la politique européenne, sans fard et sans concessions. Agréé par la CPPAP. Membre du SPIIL. Merci de citer "B2" ou "Bruxelles2" en cas de reprise Leonor Hubaut est journaliste. Diplômée en relations internationales de l'Université Libre de Bruxelles (mention mondialisation). Elle couvre pour B2 le travail du Parlement européen, les missions de la PSDC et les questions africaines. Spécialiste du Sahel.

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