Quand le choix de la photo donne un sens à la politique
(BRUXELLES2) Le choix des photos « officielles » diffère d'une capitale à l'autre et illustre peut-être plus que tout les différences de discours. Même l'hommage à Altiero Spinelli sur l'ile de Santo Stefano (près de Ventotene), hier lundi (22 août), se prête à des interprétations photogéniques différentes selon que l'on regarde la photo utilisée par le Premier ministre italien, la Chancelière allemande ou le président de la République française.
Pour la présidence du Conseil italien, c'est un hommage solennel à Trois, où les dirigeants sont immobiles, face au passé, Matteo Renzi semblant plus ému que les deux autres.
Pour l'Elysée, la France et l'Allemagne sont côte à côte dans l'action tandis que Renzi observe. Penchant la tête, il semble même mesure au besoin que les fleurs sont bien dans le vase tel un entrepreneur de pompes funèbres.
Pour l'Allemagne, c'est un peu le contraire, Merkel (illuminée par le soleil) et Renzi sont dans l'action, accrochant leurs fleurs, tandis que, un peu détaché, dans l'ombre François Hollande observe ...
Et quand Matteo Renzi s'arrête, explique, les mains aidant, avec la force de conviction qui l'anime, on semble le croire. Du moins à voir, Angela Merkel c'est réel. La chancelière écoute poliment, attentivement. François Hollande a l'air, lui, plus dubitatif. Un peu ras la casquette de l'ambiance italienne ... sans doute, et préfèrerait avancer. Une photo très attachante — diffusée par la présidence du Conseil italien — qui symbolise bien en fait, qu'entre les trois il y a encore un peu de chemin à parcourir pour avoir un peu plus d'unité (lire article à suivre).