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L’inconnue britannique

(crédit : Mod Uk - archives B2 lors de l'exercice Spearhead Force)
(crédit : Mod Uk - archives B2 lors de l'exercice Spearhead Force)

(B2) Aux Ateliers de la Citadelle à Lille (auquel B2 participait), début octobre, Nick Witney, ancien directeur (britannique) de l'Agence européenne de défense, et aujourd'hui chercheur à l'ECFR, a eu une analyse intéressante sur l'« inconnue britannique » : le référendum sur le maintien dans l'Union européenne. « Nous sommes dans une très dangereuse position » insiste-t-il. « C'est en quelque sorte une forme de suicide national. Si nous quittons l’Europe, l’Ecosse va nous quitter. Et ce sera une incitation à tous les nationalismes. » Pour lui c'était « une obsession de longue date de la droite qui avait plutôt le soutien de Westminster, (...) qui a rencontré aujourd'hui un certain soutien populaire, autour de la question de la migration. »

Pour cet Européen convaincu les explications sont au plus profond de la société  : « On a un courant xénophobe, des personnes qui ont souffert de la crise économique, qui ont des difficultés à s’adapter à la nouvelle donne économique. Ce ressentiment s'est focalisé sur la libre circulation, avec la crainte d’avoir des hordes d’ukrainiens, de polonais qui arriveraient. » C'est loin d'être la réalité. Mais ce mécanisme fonctionne. « C’est un sentiment particulier à Londres et dans le sud du pays, qu’il y a trop de gens dans le Royaume, ce qui a des conséquences en matière de logement, de transports qui souffrent d’un étranglement. »

Pourtant le Royaume-Uni est « dans une situation privilégiée : nous ne sommes pas partie à Schengen, le Royaume-Uni n’est pas membre de l’Euro. Mais nous ne sommes pas dans un débat rationnel. Le sentiment qui prédomine est « larguons les amarres ». Quant aux résultats de la négociation, « Que veut Cameron ? » il se montre donc dubitatif. « Je ne vois pas vraiment ce qu’il peut obtenir.  Il veut développer un grand marché européen. Il veut la protection européenne. La seule chose qu’il peut obtenir avec un résultat rapide est que le Royaume-Uni devienne une place attractive. »

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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