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Face à la tragédie en Méditerranée, le Royaume-Uni répond “présent”.

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Le HMS Bulwark, navire amiral de la flotte britannique, avec son pont porte-hélicoptères et ses bateaux "liberty" (crédit : UK Royal Navy)

(BRUXELLES2, au Conseil européen) A son arrivée au Sommet européen, il y a quelques minutes, le Premier ministre britannique a été très court mais déterminé. On sent un homme en pleine campagne électorale, décidé à s'imposer comme un véritable meneur. « Ce qui se passe en Méditerranée est une réelle tragédie » a-t-il dit. Cette réunion a pour objectif « de sauver des vies. Sauver des vies, cela implique venir au secours des personnes, combattre les gangs et stabiliser la région. La Grande-Bretagne a de quoi aider (...) Nous sommes le plus gros budget de la défense ». David Cameron ne s'arrête pas aux généralités... Il propose.

Le Royaume-Uni répond présent

Concrètement, le Premier ministre a proposé de mettre à disposition en Méditerranée pour des missions de sauvetage et de contrôle, le navire amiral de la flotte britannique, le navire amphibie, HMS Bulwart, 3 hélicoptères et 2 autres patrouilleurs de frontières. « A chaque fois qu'il y a eu une tragédie, le Royaume-Uni a toujours été là Et cette fois, il n'y a aura pas d'exception. » Le ton est donné ! David Cameron a cependant mis une condition au sauvetage des naufragés : les personnes recueillies devront être mises à l'abri dans un pays, en Italie, mais ne seront pas rapatriées au Royaume-Uni.

La navire amiral de la flotte britannique en Méditerranée

Le HMS Bulwart (L-15), est particulièrement adapté pour ce type d'opérations. Il dispose, en effet, d'une vaste capacité dans ses ponts inférieurs pour accueillir plusieurs centaines de personnes. Commandé par le Captain Nick Cooke-Priest, il peut ainsi accueillir des troupes marines et leurs véhicules, dans l'hypothèse d'un débarquement : entre 200 (longue durée) et 500 soldats (courte durée). Une capacité qui peut service à accueillir des personnes sauvées en mer. Il dispose d'un pont d'envol pour plusieurs hélicoptères de type Lynx, qui peuvent aller de la reconnaissance ou du premier secours — ainsi que d'un radier pouvant accueillir 4 péniches de débarquement — moyen très commode pour aller au devant de bateaux en détresse. Servi par un équipage d'environ 300 personnes, doté de moyens de communication moderne, il peut aussi servir de quartier général flottant.

Commentaire : ainsi que nous le disions dans notre article paru dans notre édition Club/Pro ce matin (lire : Une opération maritime de lutte contre les trafiquants. Premiers éléments), le déploiement d'une opération militaire en Méditerranée ne devrait pas souffrir, comme des précédentes opérations, d'un manque de moyens. Les Etats membres semblent déterminés. En mettant sur la table, tout de suite, un gros navire, le Royaume-Uni oblige, d'une certaine façon, d'autres pays à faire de même.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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