L’espionnage économique derrière la NSA
(BRUXELLES2) Les nouvelles révélations du Guardian, basées sur les listes d'Edward Snowden, démontrent que la NSA américaine et le GCHQ britannique n'étaient pas tournée seulement vers l'anti-terrorisme - comme les responsables américains s'évertuent à le montrer - mais bel et bien vers l'espionnage économique classique. A commencer par les plus proches.
La surveillance de l'actuel commissaire chargé de la Concurrence, Joaquim Almunia (commissaire en charge des Affaires économiques au moment des faits) comme celle de Thalès - le groupe français (et européen) spécialisé dans la défense et la sécurité -, ne peuvent autrement s'expliquer. Ce qui donne une autre dimension à l'affaire NSA et va obliger, d'une part, les autorités européennes à prendre un peu plus au sérieux cette affaire, d'autre part les autorités américaines et britanniques à expliquer un peu plus leur politique qu'ils ne l'ont fait jusqu'à là.
Certes le GCHQ ou Government Communications Headquarters, la centrale de renseignements électronique britannique a comme objectif la surveillance non pas seulement politique mais aussi économique. Et on ne peut donc lui faire de faux-procès d'avoir masqué ses activités. Le problème est qu'elle est prise sur le fait. Le problème pour un voleur n'est pas de voler, c'est d'être pris. Et pour la société, ce fait doit être sanctionné, sinon c'est un encouragement. Ce qui pose un sacré problème politique. Car "espionner" des institutions - dont on est par ailleurs membre - pour des raisons purement économiques, ne va pas faciliter les relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.