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Golfe Moyen-Orient

Magnus enlevé en Syrie…

magnus-falkehed01-kopia-lagre_500(BRUXELLES2) Nous venons d'apprendre à l'AJE (l'association des journalistes européens dont je suis membre) que Magnus Falkehed, correspondant de la presse suédoise basé à Paris, a été kidnappé en Syrie, avec le photographe Niclas Hammarstrom. Les deux journalistes étaient en train de quitter la Syrie, samedi 23 novembre, quand ils ont été capturés par un groupe inconnu.

Magnus est membre de l'AJE-France depuis 2008. D'une « gentillesse extraordinaire et d'un professionnalisme sans faille », il est - comme l'a rappelé Fabrice Pozzoli-Montenay qui le connait bien mieux que moi « un observateur attentif des dossiers européens et de l'actualité française depuis une vingtaine d'années ».

Travailler en Syrie, un cauchemar

Aujourd'hui, je pense à lui comme aux journalistes français Didier François (spécialiste Défense à Europe1), Édouard Élias, Nicolas Hénin et Pierre Torres toujours retenus en Syrie (http://otagesensyrie.org/),  à l'Américain James Fooley qui travaillait pour l'AFP et à son compatriote Austin Tice, à Marc Marginedas Izquierdo, du quotidien El Periodico de Barcelone, il y a bientôt trois mois... Et d'autres encore.

La Syrie est aujourd’hui le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes. Il est classé 173e sur 178 dans le classement de de Reporters sans frontières. Plus de 110 acteurs de l’information (journalistes et net-citoyens) ont été tués dans le cadre de leurs fonctions depuis mars 2011, plus d’une soixantaine sont aujourd’hui détenus, retenus en otages ou portés disparus. "Travailler en Syrie est un cauchemar" selon le président de la section suédoise de RSF, Jonathan Lundqvist.

Commentaire : Le conflit en Syrie ne fait pas de cadeau. Mais le ciblage systématique des journalistes, n'est pas dû au hasard (comme la destruction systématique des hôpitaux et le ciblage des médecins et autres secouristes). Il s'agit à la fois de couper les sources d'information indépendante pour laisser le libre champ à la propagande et, en même temps, trouver des sources de financement (par les rançons versées).

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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