B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages

Afrique Ouest - Sahel

Les Pays-Bas participeront à la Minusma, avec commandos et hélicos

commandos en exercice (Crédit : armée néerlandaise)
commandos en exercice (Crédit : armée néerlandaise)

(BRUXELLES2) Le gouvernement néerlandais ne compte pas, cette fois, laisser passer l'occasion. Les Pays-Bas veulent apporter une « contribution significative » à la MINUSMA, la mission des Nations-Unies pour la stabilisation du Mali. Un plan est en préparation, écrit le Volkskrant (le quotidien de centre-gauche), et devrait être présenté d'ici deux semaines au conseil des ministres.

Haut du spectre

Selon ce plan, les Néerlandais occuperont le "haut du spectre" de la force avec 70 commandos pouvant intervenir derrière les lignes ennemies, 70 officiers de renseignement qui seront au siège de l'ONU à Bamako, 4 hélicoptères d'attaque "Apache" et leur équipe de pilotes et de soutien (100 personnes), auquel il faut ajouter une unité de "force protection" et le personnel de soutien. En tout 400 hommes. La Minusma devrait avoir un effectif de 12.600 personnes mais seulement 5.200 Casques bleus sont déjà arrivés dans le pays.

Hésitations sur EUTM Mali

La Haye avait "loupé" le train de la mission de l'Union européenne (EUTM Mali). Paris avait sollicité la Haye, à deux reprises. Mais sans succès. La raison : la division au sein de la coalition entre libéraux et sociaux-démocrates. « Des frictions politiques entre la coalition des partenaires VVD et PvdA ont entraîné des retards et des indécisions du gouvernement » raconte notre confrère. « A la grande frustration des diplomates néerlandais à Bruxelles ».

Des dégâts diplomatiques à rattraper

Ces hésitations ont fait « beaucoup de dégâts à Bruxelles ». Et, aujourd'hui, le ministre des Affaires étrangères, Frans Timmermans (PvDA), est bien décidé à rattraper ces loupés. Il aurait ainsi convaincu le Premier ministre Mark Rutte (VVD) d'avancer sur ce dossier. La présence d'un Néerlandais, Bert Koenders du PvdA, comme représentant spécial de l'ONU au Mali, pousse à une participation décisive des Néerlandais, qui sont effectivement le seul pays européen d'importance à ne pas être présents au Mali. Une certaine ambition européenne pour 2014 du ministre des Affaires étrangères n'est pas non plus étrangère à cet activisme. Timmermans ambitionne d'être le prochain commissaire néerlandais voire le Haut représentant.

Une armée qui veut prouver sa qualité

Bref, la Haye se sent l'obligation d'être là. Mais comme les "postes faciles" - ainsi que l'explique un diplomate néerlandais - ont déjà été distribués (entendez par "faciles", la formation des Maliens dans un camp sécurisé), il faut aller sur des postes plus à risque. Ce qui n'est pas pour déplaire à certains gradés. Après la "défaite" de Srebrenica, et le départ anticipé d'Uruzgan (Afghanistan) pour cause de division politique, les militaires néerlandais ont une revanche à prendre.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

s2Member®