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Diplomatie UE

La diplomatie européenne prend du temps. Elle a des atouts (Reynders)

JournéesDeBruxellesLogo(BRUXELLES2) Profitant de sa présence au Bozar (dans le cadre du forum "réinventer l'Europe" du Nouvel Obs) à un débat sur la politique financière de l'Union européenne, j'ai demandé à Didier Reynders, le ministre belge des Affaires étrangères, ce qu'il pensait du thème "diplomatie publique, un désastre annoncé" qui venait de se dérouler.

Non ce n'est pas un désastre

Pour lui, c'est un faux-procès qui est intenté au Service diplomatique européen. « Dire que c'est un désastre annoncé. C'est faux de dire cela. Mettre en place une diplomatie européenne, c’est un processus qui prend du temps. Le service européen d'action extérieure (SEAE) a, à peine, trois ans. En trois ans, on ne construit pas une diplomatie. » Et de comparer « Combien a-t-il fallu de temps à Belgique en 1831 (à la création de l'Etat Belge) pour avoir une diplomatie ? ».

Mettre les Etats d'accord, pas facile

La difficulté est de mettre d’accord les Etats au quotidien. Même sur des questions simples, cela prend du temps. « Sur la situation au Congo, par exemple, ce qui ne suscitait pas vraiment de difficultés, on a mis trois jours avant de pouvoir avoir un communiqué, le temps de faire le tour des capitales et d'avoir l'accord des "28" Etats membres. (...) On ne peut donc pas tout imputer à Catherine Ashton. Elle fait le nécessaire. »

Du temps pour construire une diplomatie

Pour lui, il y a déjà des résultats. « L'Union européenne est déjà présente partout dans le monde. » Autre intérêt, elle a incorporé en son sein des diplomates nationaux. « C’est une bonne chose. Les institutions européennes ne peuvent vivre replier sur elle-mêmes. » « Ce pourrait être un exemple pour la Commission européenne » ajoute-t-il.

La mixité une bonne chose

Pour Didier Reynders, ce processus d'ouverture, de mixité des intérêts est nécessaire, mais prend du temps.  « Je me rappelle pour la Banque centrale européenne. Au début, avec Wim Duisenberg, un Néerlandais, ce n'était pas facile. Il défendait son territoire. Ce qui somme toute est logique. La BCE venait de naitre. Puis avec Trichet, cela s’est amélioré et avec Draghi, enfin, la BCE reste indépendante mas elle écoute. Nous travaillons ensemble. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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