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Port-Bouet, la base élastique en Afrique

(BRUXELLES2 à Abidjan) La Force Licorne existe depuis plus de dix ans maintenant. Et son emplacement dans la capitale Abidjan, près du port et de l'aéroport en fait un outil appréciable. Principal intérêt : outre sa localisation, elle peut monter vite en puissance, comme on l'a vu avec l'opération au Mali, où la base de Adibjan / Port Bouet a joué un rôle appréciable.

Trois fonctions principales

La Force Licorne a, en effet, trois fonctions. Trois sont "locales" : le soutien aux forces de l'ONU sur place (l'Onuci) qui malgré ses plus que 10.000 hommes est parfois à la peine (gentil euphémisme pour dire que son efficacité ne se mesure pas au nombre de 0 d'hommes), la coopération bilatérale pour reconstruire une armée ivoirienne qui en a bien besoin, et se tenir prêt en cas d'évacuation des ressortissants. Une est extérieure : l'intervention au profit d’autres théâtres ou régions.

Un format accordéon

Son format a, en effet, été variable au cours des années pouvant atteindre 4000 personnes. Aujourd’hui, on est plutôt dans la mise basse, avec environ 500 personnes, qui se répartissent en 1 Etat major et 2 éléments combattants — 1 escadron (de 100 militaires), 1 compagnie (100 militaires) — ainsi qu'une compagnie logistique. Un élément essentiel du dispositif en Côte d'ivoire car c’est celui qui accompagne la montée en puissance. On ne compte pas, ici, les éléments qui transitent à destination du Mali ou d'un autre pays d'Afrique.

Des éléments de mobilité

Coté mobilité, on va trouver 1 hélicoptère Fennec et 1 Transall C160 (qui est pour l’instant à Bamako), 6 engins à roues Sagaie (ERC 90) et 30 Blindés (surtout du VAB – véhicules avant blindés). Port Bouet est un « pôle stratégique » inestimable comme témoigne un de ses responsables. Avec ses 230 hectares, ses 8 plots hélico et son emprise à 1 km de l’aéroport et près du port en eau profonde, il permet des mouvements par les trois voies : terrestre, aérienne, maritime.

L’eau est un point essentiel. Abidjan est une ville lagunaire. « Celui qui tient les ponts tient la ville », précise notre officier. Les forces françaises disposent ainsi d’une équipe « lagune » avec pirogues et bateau motorisé. Ce qui permet d’avoir une liberté d’action et de pouvoir accéder aux ambassades et établissements scolaires qui se trouvent de l’autre côté, au nord de la ville.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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