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Afrique Ouest - Sahel

Troisième soldat français mort au combat au Mali. 3 chefs terroristes tués selon les Tchadiens

(BRUXELLES2) Un soldat du 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers est mort samedi (2 mars) soir dans le nord du Mali, viennent de confirmer successivement l'Elysée et le ministère de la Défense.

Le caporal Cédric Charenton était engagé dans l’opération Serval depuis le 25 janvier dernier et a été « mortellement touché vers 18 heures par un tir ennemi (...) dans le massif de l’Adrar, au nord du Mali. (Il) a été tué par des groupes armés lors d’un violent accrochage alors que sa section montait à l’assaut d’une position ennemie au cœur du sanctuaire des terroristes » précise le communiqué du ministère.

« Agé de 26 ans seulement, le caporal Cédric Charenton a apporté de nombreuses fois la preuve de son courage lors des missions qu’il a remplies en Nouvelle-Calédonie, en Afghanistan et au Gabon. Le souvenir de son sacrifice dans l’un des combats les plus violents que nos forces aient connus sur le territoire malien nous animera à jamais. Le caporal Charenton, engagé depuis moins de quatre ans dans l’Armée de terre, est mort pour la France, pour notre liberté, pour notre sécurité », a déclaré Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense qui lui a rendu hommage et adressé ses condoléances à sa famille et à ses proches.

Plus de 10.000 hommes déployés par les Français et Africains

C'est le troisième militaire français tué dans le cadre de l'opération Serval visant à reconquérir le nord du Mali. Un sous-officier pilote d'hélicoptère était mort dès le premier jour de l'opération. Un second est décédé mardi (19 février) lors d'un violent accrochage dans les Ifoghas. Les combats se font plus rudes dans ce relief accidenté. L'armée tchadienne a annoncé, de son coté, avoir perdu 26 hommes dans le massif de l’Idrar des Ifoghas.

La « détermination » de la France, engagée depuis cinquante jours « pour rendre sa souveraineté à l’Etat et au peuple malien », est « totale » précise le ministre JY Le Drian, alors que « 4000 militaires sont désormais engagés dans la bataille malienne ». A ce chiffre il faut ajouter les 2500 Tchadiens — qui sont aux côtés des Français dans le nord Mali — et les 4000 militaires de la MISMA déjà arrivés sur le terrain mais dont l'efficacité n'est pas encore prouvée.

Mort présumée de certains chefs terroristes

Le Tchad a, officiellement, annoncé la mort de plusieurs chefs terroristes : Agh, Abouzaid (algérien, membre du GSPC, le chef d'Aqmi au Mali), Mokhtar Belmokhtar (l'inspirateur de la prise d'otages de In Amenas en Algérie). La mort des deux premiers a été annoncé en personne par le président tchadien Idriss Déby, vendredi (1er mars) lors d'une cérémonie officielle d'hommage aux soldats morts. « C’est pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre au Mali, qu’il y a eu le 22 février 2013, des combats directs. Et ce sont les soldats tchadiens qui ont fait face aux forces obscurantistes dans le massif de l’Idrar des Ifoghas. Ils ont détruit leur base et abattu les deux grands chefs djihadistes, Agh et Abouzaîd dans le nord malien. »

Le troisième chef terroriste tué a été révélé hier (samedi 2 mars), par le chef adjoint de l'Etat-major de l'armée tchadienne, lors d'une intervention sur la chaine nationale tchadienne. Le général Zakaria Ngobongue a ainsi annoncé « la destruction totale de la principale base djihadistes et narco-terroristes dans la vallée d'Ametetai, dans le massif de l'Adrar des Ifoghas » dans une opération menée vers 12 heures ainsi que la mort du chef « Mokhtar Belmokhtar dit le Borgne ». L'officier tchadien a précisé que 60 véhicules en bon état de fonctionnement avaient été récupérés ainsi que divers matériels de guerre « notamment du matériel électronique ». « Le ratissage se poursuit à la poursuite des fugitifs » a-t-il ajouté de façon martiale.

Ecouter le communiqué de l'Etat-Major tchadien lu à la télévision nationale (source : Tchad Infos)

Informations non confirmées

Ces informations n'ont pour l'instant pas été confirmées à Paris. « Je n’ai pas d’information ou de confirmation, ni même de commentaire particulier à faire. » déclarait ainsi le porte-parole du Quai vendredi (1er mars), reprenant ainsi la formule de François Hollande, le président français, quelques heures auparavant : « Des informations circulent, je n’ai pas à les confirmer ».

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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