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Afrique Ouest - Sahel

Former l’armée malienne c’est bien, l’équiper c’est mieux

L'armée malienne doit être équipée en matériels robustes et facilement réparables - ici un tout terrain VLRA (crédit : Acmat)

(BRUXELLES2) L'armée malienne a aussi besoin d’équipements pour pourvoir à ses missions. « C’est d’abord une responsabilité de l’État malien. C’est à lui de s’équiper. » explique le général Lecointre. Mais « on ne peut le laisser tout seul face à cette responsabilité ». Le Mali est un pays pauvre. Il est « important - souligne le général - que l’Union européenne assume également dans la logique qu’elle a lancé de fournir des unités équipées, pour que nous puissions les former et les restructurer ». L’équipement de l'armée malienne peut passer par un financement commun – le dispositif Athena – qui ne peut cependant que financer des équipements duaux. Par exemple des tentes, des lits, du matériel de campement. Un dispositif « à l’étude » actuellement dans les groupes de travail. « Je ne désespère pas ». Pour le matériel militaire, c’est aux Etats membres d’agir. « Il y a une vraie urgence à ce que les Etats membres interviennent et fassent des dons ». Si le premier bataillon disposera d'un équipement, il importe de préparer la suite.

Deux fautes à éviter dans l'équipement de l'armée malienne

Dans l'équipement, le général avertit cependant contre deux tendances négatives. Premièrement, « il faut éviter l’effet patchwork qui aurait des effets (plus) négatifs » - c’est-à-dire des équipements disparates, obligeant à plusieurs chaînes logistiques, etc. Deuxièmement, il faut « éviter de refaire une armée malienne sur des canons occidentaux, otaniens, extrêmement sophistiqués et qui ne serait pas adapté au terrain » « Il faut des équipements simples et robustes. En clair, des armes, des véhicules et des éléments de transmission ». Pas plus, pas moins ! Le bon modèle « en matière d’équipement et de rusticité » est celui de l’armée tchadienne. Dans ce type de configuration et de climat - a expliqué un officier français à B2 - « il n'y a pas besoin d'avoir des matériels si performants et sophistiqués qu'ils ne pourraient plus être entretenus ou réparés quand nous ne serons plus là. Le bon modèle c'est le VLRA d'Acmat. C'est solide, robuste, avec une bonne réserve de carburant et d'eau. En cas de panne, on dépose le moteur sur un bout de rocher. On répare... et on repart. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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