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Volte-face italienne. Les Maro rentrent en Inde

(crédit : Conseil des ministres italien)

(BRUXELLES2) Les évolutions du dossier des fusiliers marins italiens (Maro) impliqués dans la mort de deux pêcheurs au large des côtes indiennes deviennent illisibles. Massimiliano Latorre et Salvatore Girone sont ainsi rentrés en Inde vendredi (22 mars). Les deux militaires seront cependant jugés par un tribunal ad hoc, créé pour la circonstance, ainsi que l'a ordonné la Haute Cour de New-Delhi. Le gouvernement italien a finalement décidé de renvoyer les deux "inculpés" en Inde.

Le Comité interministériel pour la sécurité de la République présidé par le Premier Ministre Mario Monti a désavoué ainsi la décision du ministre de la Défense, Di Paola, et du ministre des Affaires étrangères, Terzi. Les ministres n'étaient pas sur la même longueur d'onde, a reconnu ce dernier.

L'assurance écrite des autorité indiennes que la peine de mort ne sera pas appliquée

Un retour justifié officiellement par « l'intérêt des fusiliers marins » de respecter la parole donnée lors du retour au pays (justifié par la nécessité de voter pour les élections législatives) et « l'assurance écrite (des) autorités indiennes sur le traitement qui sera réservé aux fusiliers-marins et protection de leurs droits fondamentaux ».

Sulla base delle decisioni assunte dal CISR, il Governo italiano ha richiesto e ottenuto dalle autorità indiane l’assicurazione scritta riguardo al trattamento che sarà riservato ai fucilieri di Marina e alla tutela dei loro diritti fondamentali. Alla luce delle ampie assicurazioni ricevute, il Governo ha ritenuto l’opportunità, anche nell’interesse dei Fucilieri di Marina, di mantenere l’impegno preso in occasione del permesso per partecipare al voto, del ritorno in India entro il 22 marzo. I Fucilieri di Marina hanno aderito a tale valutazione.

La fureur de l'Inde et l'ampleur pris par la crise diplomatique dans ce pays clé de l'Asie a, apparemment, provoqué cette décision. Le ministre des Affaires étrangères l'a expliqué, vendredi, dans une interview au quotidien Republica. « La tension montait ». Les Indiens « ont également exprimé leur préoccupation pour la sécurité de notre ambassadeur. L'histoire a connu un retentissement international, jusqu'à l'ONU et l'UE. » Mais le ministre estime que l'action a atteint « l'effet que nous attendions ». « Sans (ce retour), nous ne pouvions pas négocier avec le gouvernement indien, sur les conditions de vie quotidienne dans le pays et la garantie que la peine maximale (ne sera pas appliquée) pour le crime dont ils sont accusés. Maintenant, nous n'avons plus ce problème. » Et d'ajouter : « nos efforts ne s'arrêtent pas là. Avec l'Inde, nous venons d'ouvrir un canal de communication, (pour) des discussions diplomatiques et juridiques de différentes hypothèses, basées sur le principe du respect mutuel entre les deux pays ».

Lire aussi les dernières péripéties :

On peut lire l'article du Times of india : le business a-t-il influencé cette décision

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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