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Afrique Ouest - SahelMissions Opérations

La mission EUTM Mali, calée…

le général lecointre avant de s'adresser à la presse (© NGV / B2)

(BRUXELLES2) Le général François Lecointre a fait un dernier point devant les ambassadeurs du COPS, le COmité politique et de sécurité,  mardi matin (5 mars) avant de s'envoler vers Bamako, cette fois « définitivement ». « Je reviendrai ici de temps en temps mais je serai basé sur place », a-t-il déclaré à quelques journalistes dont B2. Il rejoindra ainsi la petite centaine de militaires déjà déployés sur place (85 exactement selon nos informations).

550 personnes

La génération de force a, normalement, close lundi (4 mars), même .... si tous les problèmes ne sont pas encore tout à fait réglés. Il y aura ainsi un peu plus environ 550 personnes (soit un peu plus que ce qui était prévu) : 200 formateurs, (*), 200 personnes pour la logistique et le soutien médical et 50 pour l'Etat-Major, ainsi que 150 militaires pour la force de protection (Tchèques et Espagnols dans un premier temps). Mais l'effectif n'est pas encore complet et les informations se poursuivent encore, en bilatérales, selon nos informations. Certes le risque de la mission à Bamako est « plus limité » qu'il y a quelques semaines au début de la mission, précise F. Lecointre. Et la stabilisation du Mali est « en bonne voie » estime le général qui est « assez confiant ».

Plus d'une vingtaine de pays participeront à la mission.

22 pays pourraient participer à la mission (c'est-à-dire quasiment tous les pays - absence de marque : les Pays-Bas). Ce qui est un record dans les missions européennes, mais aussi une difficulté. La France fournira le plus d'effectif (207 personnes), l'Allemagne s'est résolue à dépasser son chiffre de 40 indiqué au départ (71 en tout), l'Espagne tient ses engagements (54) tout comme le Royaume-Uni (40) avec une unité de formation composée des deux Irlande. La république Tchèque est la "bonne surprise" de cette génération de force. Les Belges seront, aussi, là, fidèles, mais un peu au forceps tout de même (25), ainsi que la Pologne (20) et les pays nordiques qui ont fait une offre groupée (15 environ).

Effectifs variables

Les effectifs sont susceptibles de varier régulièrement, au fur et à mesure des relèves des Etats membres. Le temps sur place varie en effet suivant les pays : de 2-3 mois à 6 mois. Et une nouvelle conférence de génération de forces va être convoquée avant l'été, pour ajuster les effectifs pour la seconde partie du mandat (15 mois).

Démarrage de la mission : séquencé

La mission "expertise" a déjà démarré sur place. Ce qui a permis de déclencher l'IOC (capacité opérationnelle initiale ou Initial Operationnal Capability). Les premières formations devraient démarrer, pour le premier bataillon "début avril" Tandis que la FOC (Full Operationnal Capability) sera enclenchée à la mi-avril à l'arrivée des derniers formateurs spécialisés. La durée de la formation sera de 2 mois et demi. Elle sera « plus ou moins courte ou longue selon le résultat des premières évaluations ». Puis nous donnerons un « rendez-vous opérationnel, 2-3 mois après » afin de vérifier les acquis de connaissances « que les militaires ont bien poursuivi l’entraînement et n’ont pas perdu leur niveau ». cela permet de « maintenir l'attention »

NB : Les forces maliennes comptent environ 10.000 hommes sur le papier, dont 6.000 combattants. L'objectif européen est « d'en former la moitié ». Environ 3000.

L'armée malienne : des besoins considérables

Les besoins de l’armée malienne sont « considérables. C’est une armée très pauvre, sous-dotée pendant une vingtaine d’années. Une armée qui est actuellement au combat (…) mais agit de façon disparate, pour faire face à des situations de combat. Tout est à reconstruire. Elle manque des moyens de planifier une opération militaire, d’en gérer certains aspects, tout simplement de conduire une manœuvre. Elle n’a pas ce qui fait le lien d’autorité » explique le général. « Il s’agit bien de refaire un lien de confiance entre la base et le commandement. Le travail est donc complet. » Plusieurs besoins ont déjà été identifiés par la mission d’expertise déjà sur place : la gestion, les ressources humaines, la formation, la gestion logistique... Et il faut des équipements. Voir aussi (article séparé) : Equiper l'armée malienne : une nécessité aussi importante que la formation

(*) et non 300 ou 500 comme certains l'avaient annoncé 🙂

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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