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Utilisation d’armes chimiques en Syrie : les doutes de Fabius…

Laurent Fabius lors de sa conférence de presse à l'OTAN (crédit : OTAN)

(BRUXELLES2) La possible utilisation d'armes chimiques suscite une "préoccupation" commune au sein de l'Alliance Atlantique. Le secrétaire général de l'OTAN, AF Rasmussen l'a confirmé aujourd'hui (4 décembre) à l'issue de la première réunion de travail lors de sa conférence de presse. « Les Ministres des affaires étrangères sont unanimement tombés d’accord pour exprimer leur grande préoccupation. » « La perspective d'utilisation d'armes chimiques est « inacceptable » a précisé le ministre français des Affaires étrangères. Et cette position « sur la condamnation de principe » est partagée par les Russes.

L'information reste à confirmer

Mais apparemment l'information reste encore à confirmer. C'est en tout cas le sentiment de Laurent Fabius. Lors de sa conférence de presse (au siège de l'OTAN), le ministre français des Affaires étrangères a été très, très prudent, utilisant, à plusieurs reprises, le conditionnel. « Les indications, données avant-hier, selon lesquelles il y aurait des mouvements sur certains éléments chimiques, n’ont pas été totalement confirmées ». « Peut-être est-ce lié au fait que les forces de Bachar perdent du terrain, se sentant menacé, le régime pourrait penser à cette éventualité » a-t-il ajouté. Le ministre n'a pas voulu entrer dans les détails. Il a tout juste confirmé qu'une « surveillance des sites (chimiques), par plusieurs pays, est faite régulièrement » (lire : Les « grandes oreilles » à l’écoute en Syrie. Awacs et navires se relaient…)

Réaction immédiate

Pour le ministre, « si il y avait confirmation — il n'y a pas confirmation pour l'instant —, cela appellerait une réaction immédiate à la fois de la communauté internationale et de quelques pays » a-t-il précisé.

Commentaire : on peut remarquer que si, sur le principe, il y a condamnation unanime de l'OTAN comme des Russes, des avis sont plutôt divergents sur la réalité de la menace. Sans aller jusqu'à qualifier les informations de "rumeurs" comme le Russe Lavrov, Laurent Fabius parle d'informations datant de 48 heures qui n'ont pas encore été confirmées alors que les sites sont sous surveillance permanente. En fait, s'il semble bien qu'il y ait eu mouvement d'éléments chimiques, ce mouvement peut s'analyser de plusieurs façons : soit l'utilisation des armes (Fabius semble l'exclure pour l'instant), soit un repli des armes vers un lieu plus sûr car elles seraient sous menace des rebelles (ce qui pourrait être une option).

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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