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L’ambassadeur d’Israël convoqué à l’UE. Une première très discrète…

(BRUXELLES2) L'ambassadeur d'Israël auprès de l'Union européenne, David Walzer, a été "convoqué" aujourd'hui (6 décembre) par le service diplomatique européen (SEAE). Il a été reçu ce matin par Pierre Vimont, le secrétaire général du SEAE, qui lui a exprimé « l'extrême préoccupation » de l'Union européenne sur la poursuite et l'expansion de la « colonisation ». Coté européen, on estime en effet comme C. Ashton, la Haute représentante, l'avait exprimé lundi (3 décembre) qu'une « telle expansion peut représenter une étape stratégique et saper les perspectives d'un Etat en Palestine contigu et viable avec Israël, avec Jérusalem comme capitale partagée entre eux ». L'Ue souhaiterait en effet que le gouvernement israélien « montre un engagement (plus déterminé) à la reprise rapide des négociations pour mettre fin au conflit et à l'occupation et en n'allant pas plus avant dans ces plans » de colonisation.

Une première très modérée

C'est la première fois que l'ambassadeur d'Israël est convoqué pour ce fait au Service diplomatique européen. Une pratique qui n'est pas isolée ; plusieurs Etats membres (France, Royaume-Uni, Suède, Danemark...) avaient déjà convoqué le représentant d'Israël dans leur pays. Ce qui, en termes diplomatiques, est un avertissement plus solennel qu'une simple déclaration. Des diplomates estiment en effet qu'Israël a, cette fois, franchi un pas qui entaille vraiment toute perspective d'un Etat palestinien et menace la paix.

Observons simplement que cette "convocation" n'a eu lieu qu'au niveau diplomatique - le plus élevé possible - et non au niveau politique (la Haute représentante se tenant à l'écart de cette procédure). Et qu'elle n'a suscité qu'une publication très limitée. Ce n'est que lors d'une question à un confrère (AFP) que la porte-parole de la Haute représentante a confirmé cette information. Ce qui témoigne d'un certain embarras de la structure européenne vis-à-vis de cette procédure. En effet, la publicité faite à la convocation d'un ambassadeur donne généralement la température du mécontentement. On peut dire, en l'occurrence, que l'Union européenne est modérément mécontente. Et, apparemment, coté israélien, on cherche à minorer cette "convocation" en la ramenant à un dialogue...

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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