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L’opposition syrienne unifiée, l’Europe respire (maj)

(BRUXELLES2) La formation d'un front uni des opposants syriens (Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution) a été accueillie par les Européens avec un certain plaisir. «L’Union Européenne a continuellement appelé l’opposition syrienne à former une plateforme commune inclusive et représentative» a rappelé la Haute Représentante de l’Union Européenne, Catherine Ashton. Sheikh Mouaz Al-Khatib, le nouveau président de cette coalition syrienne « est reconnu pour être une véritable figure nationale, engagé pour une nouvelle Syrie, qui inclura toutes les composantes de la société syrienne » a t-elle déclaré. Avant d’ajouter, «Je suis impatiente de voir cette nouvelle coalition devenir pleinement fonctionnel et inclusive, s’abonnant aux principes des droits de l’Homme et de la démocratie».

Trois figures charismatiques

Le nouveau front de coalition dit représenter 90% de l’opposition syrienne, y compris des groupes armées éparpillés à travers le pays. Ahmed Moaz al-Khatib est un imam de Damas, ex-ingénieur et qui s’était opposé au régime d’Assad dès les premiers jours de manifestations. Arrêté à plusieurs reprises depuis mars 2011, il y a gagné une réputation d’homme de foi ouvert. A ses côtés on retrouve également Riad Seif, un businessman et dissident politique (parlementaire indépendant de 1994 à 2001) et Souhair Al-Atassi une activiste des droits de l’Homme qui lobby depuis Paris auprès des pays occidentaux depuis déjà un an.

Quant au Conseil national syrien (CNS), il a porté à sa tête Georges Sabra, que les lecteurs de ce blog connaissent déjà lorsque nous l'avions rencontré au Press Club Brussels Europe (lire aussi : « Aidez-nous à nous débarrasser de ce régime » (Sabra). Le CNS demande des armes).

Objectif : reconnaissance diplomatique et livraisons d’armes

L'objectif maintenant pour la coalition est d'abord d'obtenir une reconnaissance diplomatique ainsi que des fournitures d'armes. Elle espère notamment recevoir la reconnaissance officielle des pays occidentaux lors de la réunion des amis de la Syrie en décembre à Marrakech.

Les Européens ne semblent pas sur la même longueur d'ondes sur le premier aspect. William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères, a déjà estimé qu'il était encore un peu tôt pour reconnaitre officiellement la coalition, même s'il en salué sa formation. Tandis que son homologue français, Laurent Fabius, présent au Caire a appelé à reconnaitre la nouvelle formation. (maj) Une position confirmée officiellement un peu plus tard à Paris par le président François Hollande, reconnaissant la coalition comme la « seule représentante du peuple syrien » et préfigurant un « gouvernement provisoire ».

Du côté de l'Union européenne, on estime que « l'Union européenne ne peut pas se positionner, la reconnaissance est du ressort des Etats membres.» - comme l'a précisé à B2 un diplomate européen.

Quant à la livraison d'armes, malgré les espérances de l'opposition que ce sujet soit abordé à la réunion de Londres vendredi (16 novembre), les diplomates britanniques - souligne le quotidien The Guardian - préfèrent que ce sujet ne soit pas abordé dans cette réunion qui a un autre objectif.

Rédaction de B2

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