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La Belgique veut autoriser des gardes privés. Les syndicats militaires réticents

(crédit : Ministère belge de la défense)

(BRUXELLES2) Le projet du gouvernement belge d'autoriser des sociétés militaires privées à bord des navires marchands battant pavillon national transitant dans l'Océan indien ne suscite pas l'adhésion de tous les militaires et quelques interrogations parmi les députés. «Le gouvernement vient de mettre le doigt dans un engrenage qui va se révéler bien dangereux et problématique, malgré les mesures strictes qui ont été prises» indique ainsi le syndicat militaire CGSP Défense (socialiste). Ils craignent qu’une fois autorisées, ces sociétés privées deviendront économiquement indispensables et ce même si les actes de piraterie disparaissaient de la côte somalienne. Avec les coupes budgétaires dans la composante navale de l’armée, «les prochains gouvernements n’auront d’autre choix que de prolonger les autorisations (de gardes privés), voire de les multiplier». A terme, cela fait craindre à la CGSP que les difficultés budgétaires constituent un argument contre l’engagement de la Défense belge dans l'action anti-piraterie, comme l'est aujourd'hui la Louise-Marie au large de l'Océan indien.

Une seule équipe militaire activée depuis 2009

Certes le gouvernement a proposé aux navires marchands d’embarquer une équipe de protection militaire à bord VPD (Vessel Protection Detachments). Mais, depuis trois ans, cette possibilité n'a été activée qu'une fois. il est vrai qu'elle a un certain coût pour les armateurs — 115.000 euros — et ceux-ci préfèreraient recourir aux services de sociétés privées. Pour le ministre de la Défense, Pieter De Crem (CD&V, chrétien démocrate flamand, le problème est d'ordre budgétaire ... et de priorités comme il l'a précisé dans une réponse à Georges Dallemagne, le sénateur CDH (chrétien démocrate francophone), début novembre. «Contrairement à la défense française, nous ne disposons pas de matériel, d’armes et de munitions dans les zones concernées. Le transport par voie aérienne coûte donc cher et les armateurs belges demandent à pouvoir faire appel à des entreprises de sécurité privées.»

Vers une légalisation des gardes privés

Le gouvernement belge a déposé sur le bureau de la chambre des députés, en octobre dernier, deux avant-projets de loi autorisant l’utilisation de gardes privés dans un cadre législatif. Géographiquement, leur utilisation est rigoureusement limitée à la côte somalienne. Et les entreprises concernées devront montrer patte blanche tant au niveau de leur personnel, que de leur équipement, ou de leur expérience dans la sécurisation maritime.

Rédaction de B2

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